Une figure des services afghans de sécurité assassinée à Kandahar

Le commandant de la police dans la province afghane de Kandahar, le général Abdul Razeq, l'un des plus importants responsables de la sécurité du pays, a été tué jeudi dans une fusillade dont a réchappé le commandant des forces américaines en Afghanistan, le général Scott Miller (photo). /Photo prise le 2 septembre 2018/REUTERS/Mohammad Ismail

KANDAHAR, Afghanistan (Reuters) - Le commandant de la police dans la province afghane de Kandahar, le général Abdul Razeq, l'un des plus importants responsables de la sécurité du pays, a été tué jeudi dans une fusillade dont a réchappé le commandant des forces américaines en Afghanistan, le général Scott Miller, a-t-on appris auprès des autorités.

L'attentat a été commis par le garde du corps du gouverneur de la province au siège du gouvernement provincial. Il a été revendiqué par les taliban, qui ont précisé qu'ils visaient à la fois le général afghan et le commandant américain. On ignore comment ils ont réussi à infiltrer un des leurs à un tel niveau.

Le général Miller venait de rencontrer des responsables afghans, avant les élections législatives de samedi, quand le garde du corps a ouvert le feu sur les personnalités qui sortaient de la réunion.

Le général Razeq, atteint dans le dos, ainsi que le chef local du NDS, le service de renseignement afghan, ont été tués. Le gouverneur de la province est grièvement blessé.

Le général Miller est indemne mais deux Américains ont été blessés dans la fusillade et ont été évacués, a précisé le colonel Knut Peters, porte-parole de l'Otan.

Le général Razeq, qui avait échappé plusieurs fois à des tentatives d'assassinat, était très populaire au sein des forces de sécurité afghanes et avait la réputation d'être un ennemi aussi acharné qu'efficace des taliban, parfois critiqué pour ses méthodes.

Sa disparition, ainsi que celle du chef local du NDS, décapitent l'appareil de sécurité dans l'une des provinces les plus importantes du pays du point de du vue stratégique.

Les responsables de la sécurité avaient multiplié les avertissements à l'approche des législatives.

"La mort du général Razeq aura un immense impact sur la sécurité et sur les élections dans le Sud, parce que beaucoup d'électeurs pourraient estimer qu'ils ne seront pas en sécurité s'ils vont voter", a déclaré sous couvert d'anonymat un haut responsable de la sécurité afghane.

(Ismail Sameem et Hamid Shalizi; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)