Un ancien de JPMorgan gagne en appel dans l'affaire de la baleine

Un ex-responsable de JPMorgan, responsable d'une division qui accumula pour 6,2 milliards de dollars de pertes en 2012, lors du scandale de la "baleine de Londres", a gagné un second procès face au régulateur britannique. /Photo d'archives/REUTERS/Eduardo Munoz

par Kirstin Ridley LONDRES (Reuters) - Un ex-responsable de JPMorgan, responsable d'une division qui accumula pour 6,2 milliards de dollars de pertes en 2012, lors du scandale de la "baleine de Londres", a gagné un second procès face au régulateur britannique. La Cour d'Appel a jugé mardi que même si Achilles Macris n'avait jamais été désigné nommément, il n'en avait pas moins été identifié et de ce fait il aurait dû jouir d'un droit de réponse lorsque la Financial Conduct Authority (FCA) a infligé en 2013 à la banque américaine une amende de près de 140 millions de livres liée aux transactions faites par l'ex-trader Bruno Iksil. Le procès était suivi de près par nombre de traders qui affirment qu'eux aussi ont été identifiés dans des documents de la FCA sans pouvoir se défendre. La FCA, qui peut déposer un recours à la Cour Suprême, a dit qu'elle étudiait ce jugement avec attention. Macris, un citoyen grec, dirigeait la division Chief Investment Office (CIO) de JPMorgan lorsque Iksil, surnommé la "baleine de Londres" en raison de ses énormes positions ouvertes sur le marché des dérivés, accumula pertes sur pertes. Sa fonction était International Chief Investment Officer (Responsable en chef des investissements à l'international). La FCA avait estimé qu'"en vertu du comportement de la direction du CIO de Londres (CIO London management)", JPMorgan avait délibérément trompé les investisseurs. Arguant que la formule "CIO London management" avait été employée dans l'intention expresse de le désigner lui et non pas une personne morale, Macris affirmait que plusieurs avis de la FCA l'identifiaient, lui causant un réel préjudice sans qu'il puisse répliquer. Un deuxième procès doit s'ensuivre automatiquement pour déterminer si les critiques à son encontre sont justifiées, explique son conseil juridique Clifford Chance. JPMorgan, dont le PDG Jamie Dimon avait dans un premier temps qualifié l'affaire de "tempête dans un verre d'eau", se vit infliger une amende de plus d'un milliard de dollars par les régulateurs britannique et américain. Javier Martin-Artajo, l'ex-patron d'Iksil, et le trader "junior" Julien Grout furent inculpés par les autorités américaines de cinq chefs d'accusation. Iksil, en coopérant avec les autorités américaines, échappa à toute inculpation. Martin-Artajo, qui vit en Espagne, et Grout, qui habite en France, ne se sont pas rendus aux Etats-Unis lors de leur inculpation. Les autorités américaines ont dit ce mois-ci qu'elles avaient essayé en pure perte d'obtenir l'extradition de Martin-Artajo. Quant à la France, elle n'extrade pas ses citoyens. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)