Umtiti: un médecin d'un club de Top 14 s’étonne de la légèreté du protocole commotion dans le foot

Umtiti: un médecin d'un club de Top 14 s’étonne de la légèreté du protocole commotion dans le foot

L’image interroge le monde du rugby. Comment Samuel Umtiti, victime d’une commotion, a-t-il pu être autorisé à revenir sur le terrain après avoir reçu un violent choc à la tête mardi lors de Lille-Reims (1-2) ? La réponse se situe peut-être dans le protocole encore peu adapté au football où le staff médical a trois minutes pour prendre une décision (autoriser le joueur à rester sur la pelouse ou le sortir) en lui posant cinq questions du score de Maddocks. Un dispositif léger en comparaison à celui appliqué en rugby dans le Top 14.

"En trois minutes, on ne peut pas le faire"

"On a douze minutes et même si on finit le protocole avant, le joueur ne peut pas rentrer, explique à RMC Sport Jacques Giordan, médecin du Montpellier Hérault Rugby. Trois minutes pour poser des questions, passer les tests pour voir s’il perd l’équilibre, c’est vraiment très court. Le temps de rentrer au vestiaire vous perdez déjà une minute. Peut-être que 7-8 minutes seraient suffisantes. Nous, on laisse le temps pour que le médecin puisse le voir, lui poser des questions. Parfois, le joueur hésite et il y a des questions importantes. En trois minutes, on (le rugby) ne peut pas le faire, c’est incomplet."

"Au rugby, c’est un médecin neutre qui fait le protocole commotion, pas le médecin du match. Le médecin du match peut assister mais n’a aucun droit et ne décide pas."

Ce qui évite parfois une certaine mansuétude si le joueur insiste pour retourner sur le terrain malgré une suspicion de commotion. "Je me souviens d’un protocole commotion de notre talonneur (Guilhem Guirado), c’était son dernier match lors de la finale (de Top 14 en 2022) qu’on gagne, il fait une commotion mais lui voulait rester jusqu’à deux minutes avant le coup de sifflet final pour que tout le monde puisse l’applaudir au Stade de France mais il a fait une commotion. Le médecin du match était malheureux, désolé de l’avoir sorti, le joueur l’avait mauvaise et voulait retourner sur le terrain."

Si les commotions sont beaucoup moins fréquents dans le football que dans le rugby, le médecin héraultais insiste sur le fait que les conséquences sont les mêmes. "Une commotion reste une commotion peu importe le jeu, conclut-il. Le mécanisme reste le même: c’est un ébranlement du cerveau."

Article original publié sur RMC Sport