Ultradroite : ce que l’on sait de l’arrestation de 39 militants à Paris ce samedi

Un total de 39 membres d’ultradroite, dont une vingtaine de fichés S, ont été interpellés et placés en garde à vue samedi à Paris.
PASCAL GUYOT / AFP Un total de 39 membres d’ultradroite, dont une vingtaine de fichés S, ont été interpellés et placés en garde à vue samedi à Paris.

ULTRADROITE - Une menace dans Paris. Les 39 membres de la mouvance dite d’ultradroite interpellés samedi à Paris sont toujours en garde à vue ce dimanche 11 février à la mi-journée, selon les informations communiquées par le parquet. Une source proche du dossier avait indiqué qu’ils étaient entendus pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ». Une information désormais confirmée par le parquet.

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Ce dernier donne également plus de précisions sur le profil des interpellés. Le groupe est exclusivement composé d’homme dont la plupart sont majeurs et le plus âgé du groupe a 29 ans. Deux d’entre eux seulement sont mineurs, et âgés de 17 ans. Au total, une vingtaine sont fichés S et plusieurs avaient pour interdiction de se rendre à Paris. Voici ce que l’on sait de cette arrestation.

Deux figures connues de la mouvance d’ultradroite

Parmi les 29 hommes arrêtés figurent des personnalités connues de la mouvance d’ultradroite, comme l’ancien chef du groupuscule dissout les « Zouaves », Marc de Cacqueray-Valmenier. Âgé de 24 ans, il a déjà été condamné et incarcéré ces dernières années. Il est actuellement mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans l’affaire de l’agression de militants de SOS Racisme lors d’un meeting d’Eric Zemmour, président du mouvement d’extrême droite Reconquête, en décembre 2021.

Le groupe compte également Gabriel Loustau, une figure du Groupe Union Défense (GUD). Également âgé de la vingtaine, il est le fils d’Axel Loustau, proche de Marine Le Pen et ancien leader de cette organisation étudiante d’extrême droite, réputé pour ses actions violentes. Gabriel Loustau avait notamment participé avec son père une manifestation qui avait réuni des centaines de militants à Paris en mai 2023.

Une arrestation après un hommage à Robert Brasillach

Les 39 hommes ont été interpellés par des policiers de la Brav-M vers 16 h 00 samedi à la sortie du cimetière de Charronne, dans le XXe arrondissement de la capitale. Ils venaient de rendre hommage à l’écrivain d’extrême droite Robert Brasillach, condamné à mort et fusillé à la Libération pour collaboration, selon la source proche du dossier.

Au moins deux d’entre eux étaient munis de béquilles, pouvant être considérées comme des armes par destination et certains avaient pour interdiction de se rendre à Paris. Avant d’être interpellés, ces militants avaient aussi été vus à proximité d’une manifestation syndicale contre l’extrême droite qui se déroulait dans la capitale, place de la République.

Dissolution de plusieurs groupuscules d’ultradroite

Plusieurs groupuscules d’extrême droite ont été dissous ces derniers mois par le gouvernement. Dernier en date, l’association lilloise La Citadelle, qui s’était vue interdire l’organisation d’une soirée intitulée « Qu’ils retournent en Afrique » en février 2023, a été dissoute mercredi en Conseil des ministres.

En décembre, un autre groupuscule, La Division Martel, avait été dissous après une manifestation aux allures d’expédition punitive à Romans-sur-Isère (Drôme), en réaction à la mort d’un jeune homme, Thomas, à Crépol.

L’ex-directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, désormais à la tête de la DGSE, avait alerté en juillet dernier sur « la résurgence très préoccupante » des actions violentes de cette frange extrémiste depuis le printemps 2023, dans un entretien au journal Le Monde. Depuis 2017, 10 projets d’attentats inspirés par la mouvance d’ultra-droite ont été déjoués, selon les autorités.

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