Ukraine : le chemin vers l'adhésion à l'OTAN est-il tout tracé ?

Ukraine : le chemin vers l'adhésion à l'OTAN est-il tout tracé ?

"Irréversible" : malgré cet élément de langage fort, il n'existe probablement pas de voie toute tracée pour l'adhésion de Kyiv à l'Alliance atlantique, et ce, bien qu'il s'agisse pour beaucoup, de la meilleure des garanties de sécurité pour le pays.

Olha Stefanichyna, vice-Première ministre de l'Ukraine chargée des relations avec l'Union européenne et l'OTAN, pense pourtant qu'une trajectoire claire existe bel et bien après les discussions qui se déroulent entre son pays et certains membres de l'Alliance.

 Olha Stefanichyna, Vice-Première ministre de l'Ukraine
Olha Stefanichyna, Vice-Première ministre de l'Ukraine - Euronews

Olha Stefanichyna : À ce stade, nous avons eu une très longue discussion, et nous pensons avoir obtenu de la part de nos alliés une décision ferme concernant l'adhésion. Je pense que nous entendrons un message très fort de la part des membres, à savoir qu'il n'y a plus lieu de discuter. Et j'espère que les dirigeants, après la décision qui sera prise, s'exprimeront avec force pour signifier à la Russie que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est irréversible. Il s'agit là d'un signal très clair à l'intention de ceux qui pensaient qu'il pourrait s'agir d'un point de négociation.*

Euronews : Le problème est que le terme "irréversible" n'est pas un terme juridique. La décision peut être inversée, peut être annulée à tout moment. L'Ukraine n'est donc pas près d'adhérer à l'heure où nous parlons, ou même à la fin de ce sommet.

Olha Stefanichyna : Elle pourrait être inversée, mais il faudrait que les 32 États membres soient d'accord sur ce point.

Euronews : Êtes-vous convaincue qu'à l'issue de ce sommet, l'Ukraine disposera de ce dont elle a besoin pour défendre sa population contre l'attaque de l'hôpital que nous avons vue au début de cette semaine ?

Olha Stefanichyna : Bien sûr, nous avons besoin de beaucoup plus. Et tant que des gens mourront en Ukraine, nous ne nous sentirons jamais pleinement en sécurité. Mais je pense que la question ne concerne pas l'Ukraine. Je suis sûre que le moment où il n'y aura plus aucun soldat russe sur le sol ukrainien, sera le moment où nous pourrons dire que les gens sont en sécurité.

Une vue de la grande salle de réunion de l'Alliance atlantique
Une vue de la grande salle de réunion de l'Alliance atlantique - APTN

Euronews : La question des restrictions sur l'utilisation des armes à l'intérieur du territoire russe a-t-elle été résolue ?

Olha Stefanichyna : Ce mercredi, le président a rencontré les principaux pays concernés et a pu discuter de l'autorisation donnée à l'Ukraine de détruire les infrastructures russes, permettant le lancement de missiles, mais aussi les capacités militaires, permettant ces attaques. Il s'agit donc des réunions avec le Royaume-Uni et l'Allemagne, ainsi que de la réunion bipartisane au Congrès américain. Après ces réunions, il y aura ce jeudi une rencontre entre le président ukrainien et le président Joe Biden. Ce sera donc l'un des sujets abordés.

Euronews : Et avez-vous des informations sur une éventuelle liberté d'agir à l'avenir ? Y aura-t-il une réduction des restrictions pour l'Ukraine ?

Olha Stefanichyna : Je suis sûre que nous sommes sur le point de prendre cette décision, mais nous ne pouvons pas vraiment faire de prévisions ou d'annonce pour les mois à venir.