Ukraine: Bardella dénonce "une naïveté collective" à l'égard de Poutine avant l'invasion

Comme un changement de pied. Un an après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Jordan Bardella semble soutenir ouvertement Kiev, sans cependant modifier sa position en profondeur.

"ll y a eu une naïveté collective à l’égard des intentions et des ambitions de Vladimir Poutine", indique ainsi le nouveau président du Rassemblement national dans les colonnes de L'Opinion ce jeudi.

"Le réel est venu frapper à nos portes"

Avec ces propos, le RN cherche à prendre ses distances avec Vlamidir Poutine qui était avant la guerre en Ukraine un modèle pour le parti. Marine Le Pen avait ainsi confié en 2011 son "admiration" pour Vladimir Poutine.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée est d'ailleurs l'une des rares personnalités politiques françaises à avoir pu s'entretenir avec le dirigeant du Kremlin au cours de ces dernières années en se rendant à Moscou en 2017 lors de la campagne présidentielle. Faute de prêt français pendant cette campagne, le mouvement avait dû se tourner vers un créancier russe pour financer sa course à l'Élysée.

Si l'ex-candidate à la présidentielle assurait en mars 2022 sur BFMTV ne "rien regretter" de ses propos sur Poutine, elle jugeait cependant qu'il avait "franchi la ligne rouge".

"Le réel est venu frapper à nos portes et il est clair que le Vladimir Poutine d’il y a cinq ans n’est pas celui qui, cinq ans plus tard, décide d’envahir l’Ukraine et de commettre des crimes de guerre à Odessa ou à Marioupol", avance d'ailleurs Jordan Bardella dans L'Opinion. Avant d'ajouter: "On ne peut pas être patriote et souverainiste et être insensible à la violation de la souveraineté d’un Etat européen".

Dès le début du conflit, Jordan Bardella ayant déjà qualifié l'invasion ukrainienne de "faute extrêment lourde" de la Russie.

Contre la livraison d'armes

Jordan Bardella avait déjà fait un pas vers l'Ukraine le 10 février dernier lors du discours de Volodymyr Zelensky devant le Parlement européen, l'applaudissant debout à la fin de son discours. Plusieurs députés frontistes avaient pourtant traîné des pieds à cette idée avant de devoir finalement y assister comme le rapporte Libération.

Pas question non plus d'envoyer pour lui d'envoyer des "avions, de chars d’assaut et plus largement de missiles longue portée" comme le réclame pourtant le président ukrainien.

"Si demain l’Ukraine devait faire usage de missiles qui pourraient toucher Rostov ou Sebastopol, on ouvrirait les portes de l’escalade, de facto", craint ainsi l'élu européen, qui préfère plutôt envoyer des systèmes de défense anti-aériens et des véhicules blindés.

Article original publié sur BFMTV.com