En Ukraine, 17.000 enquêtes ouvertes pour collaboration avec la Russie

Kiev mène une traque en ligne afin d'identifier les Ukrainiens qui collaborent avec Moscou. Tous les jours, la presse ukrainienne fait état de condamnations, dont certaines concernent des personnalités publiques.

Des Ukrainiens du côté du Kremlin? Les autorités ukrainiennes traquent leurs ressortissants qu'ils soupçonnent de collaborer avec la Russie. Parmi eux, des officiels pris en flagrant délit en ligne de trahison avec leur pays. Plus de 10.000 enquêtes pour collaboration ont déjà été ouvertes par la justice ukrainienne.

"Identifiés et tracés"

Lors d'une réunion en visioconférence, des Russes, dont certains sont des représentants du ministère de la Santé, font un point avec leurs homologues ukrainiens sur les territoires ukrainiens annexés par la Russie.

En plein milieu de cet échange, un nouveau participant, probablement membre du service de renseignement ukrainien, fait irruption et prend la parole. "Le service de sécurité ukrainien vous a tous identifiés et tracés. Vous serez tous sur la liste de recherche internationale dès demain", lance une voix masculine.

"Vous serez tous tenus responsables en vertu de l'article 111 du Code pénal de trahison d'État", menace-t-il.

Les participants de la réunion comprennent qu'ils sont piratés par Kiev et plusieurs d'entre eux, ukrainiens, se déconnectent subitement de la visioconférence ou éteignent leur caméra.

Une traque souvent menée en ligne

Les traques en ligne de ce type sont une pratique courante pour les services ukrainiens. Elle leur permet d'obtenir des preuves de rapides de collaboration avec la Russie qui sont ensuite transmises à la justice ukrainienne.

"L'objectif, c'est que ces collaborateurs ne se sentent jamais en sécurité que ce soit dans leur vie de tous les jours ou sur Internet", explique à BFMTV Ihor Solovei, chef du centre de communication stratégique et de sécurité informatique.

"Ce sont des personnalités publiques donc avec ce genre d'opérations c'est facile d'obtenir des informations personnelles, leur adresse ou leur numéro", assure-t-il.

Jusqu'à 12 ans de prison

Tous les jours, la presse ukrainienne fait état de pro-russes condamnés. Ces collaborations peuvent aller de l'homme qui a accepté sous la contrainte de dire "Vive Poutine" dans un bar à la dénonciation de résistants ukrainiens à Kherson pendant l'occupation russe.

Selon le ministère de la Justice ukrainienne, 17.000 enquêtes pour collaboration ont été ouvertes par le procureur général d'Ukraine depuis le début du conflit. Pour les personnes reconnues coupables de collaboration, la peine maximale encourue est de 12 ans de prison.

Article original publié sur BFMTV.com

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