UFC 298: Ilia Topuria, la nouvelle superstar goût McGregor?

Il arrive dans un beau costard. Il lance des "Shut up!" face à une question qui ne lui plaît pas. Il vole la ceinture du champion quelques secondes. Il a 27 ans, reste sur 14 victoires de rang, et il est passé par le Cage Warriors avant de régaler à l’UFC, où il reste invaincu avec six victoires et va maintenant tenter de détrôner un champion des -66 kilos bien installé sur son trône et qui n’a jamais perdu dans sa catégorie en carrière. Il annonce même la couleur avec le pronostic d’un KO au premier round. Ah, les souvenirs de Conor McGregor avant son choc José Aldo…

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Oups. Désolé. On a confondu. La description ci-dessus colle à la superstar irlandaise. Mais elle épouse également la trajectoire d’Ilia Topuria, l’homme qui compte faire chuter Alexander Volkanovski du trône des plumes de l’UFC, ce week-end à Anaheim, dans le combat principal de l’UFC 298. Au-delà du clin d’œil, le parallèle raconte une partie du destin qui pourrait toucher le combattant hispano-géorgien – et né en Allemagne – s’il sort de Californie avec la ceinture autour de la taille. Entre son charisme, son style flamboyant dans la cage et sa faculté à provoquer au micro, "El Matador" a tout pour être l'une des nouvelles superstars de la plus grande organisation de MMA à travers la planète.

Pas au niveau d’un McGregor, il faut rester réaliste, mais sans doute assez pour être une des étoiles les plus brillantes de cette galaxie. Mais pour passer le cap, il faudra battre Volkanovski, comme Conor avait battu Aldo. Mission impossible face au champion aux 1527 jours de règne à l’heure de leur choc? Oh que non. Topuria a les qualités pour. Un grappling de haut niveau, déjà, mais aussi une boxe précise, efficace et violente, capable d’éteindre la lumière adverse à tout moment. Son cardio, qui semblait un défaut, a également relevé l’épreuve de cinq rounds (même si c’était vraiment à son rythme) lors de sa victoire par décision unanime sur Josh Emmett en juin dernier.

Bref, il a des arguments. Mais le défi en face s’annonce XXL. Topuria l’aborde avec une énorme confiance en lui. Digne d’un… McGregor. Il a par exemple déjà changé sa bio Instagram pour y inscrire "15-0" et "UFC World Champion" (Volkanovski souhaite que son challenger la change lui-même une fois qu’il l’aura battu). Un documentaire sur lui sortira en Espagne quelques jours après le combat sous le titre Road to the Belt (la route vers la ceinture). Il ne se contente pas d’y croire. Il s’auto-persuade que rien d’autre ne peut arriver. Comme si c’était écrit. Comme se projetait à sa grande époque un certain McGregor, qu'il aimerait affronter au stade Santiago-Bernabeu de Madrid pour ce qui serait la première de l'UFC en Espagne s'il devient champion et avec qui même les tatouages se ressemblent.

Et sa confiance en lui affichée à chaque micro se retrouve dans son style, l’impression d’un homme qui combat comme il parle avec toujours la volonté de mettre l’autre sous pression. Habité par la certitude de sa grandeur, Topuria s’est mis une énorme pression. Avec une seule solution pour assumer et ne pas devenir "le McGregor de Wish" comme beaucoup le surnomment pour l’instant: s’imposer, avec la manière si possible, et entamer un règne de terreur sur sa catégorie et sur l’UFC. "Je suis la révolution, a-t-il lancé en conférence de presse. Après ma victoire, je vais changer tout le jeu dans le monde du MMA!" On connaît un champion australien qui ne sera pas de cet avis. Et qui compte bien renvoyer le jeune ambitieux à ses études. Le roi qui reste sur son trône ou la création d’une nouvelle superstar? Rendez-vous ce week-end en Californie pour la réponse.

Article original publié sur RMC Sport