UE : la réponse de Jourova à Orban

La commissaire Vera Jourova.
La commissaire Vera Jourova.

Vera Jourova en a vu d'autres dans sa vie. La commissaire européenne tchèque, dont Viktor Orban a demandé la tête après qu'elle a traité la Hongrie de « démocratie malade », ne s'est pas laissé impressionner et, avec le soutien de ses collègues et de la présidente Ursula von der Leyen, a présenté mercredi, comme si de rien n'était, son rapport sur l'état de droit dans les 27 pays de l'Union.

Née sous un régime autoritaire, Vera Jourova, 56 ans, a été la victime, en 2006, d'une cabale dans son pays qui l'a conduite à passer plus d'un mois en détention préventive à la suite d'une dénonciation calomnieuse. Aussi, quand il s'agit de défendre l'indépendance de la justice contre l'influence des politiques ou les influences mafieuses, la native de Trebic parle d'expérience. Le combat contre l'arbitraire n'est pas éteint en Europe à condition que les Lumières restent allumées.

Une lente et subtile dégradation

C'est tout l'enjeu de cet instrument nouveau : un rapport annuel qui passera en revue les progrès et les imperfections des démocraties européennes en s'appuyant sur des éléments factuels et vérifiés auprès des États membres. Ce rapport doit servir de base à un dialogue constructif afin que, petit à petit, avec l'aide des parlements nationaux et de la société civile, la situation s'améliore un peu partout. Entendons-nous bien : il ne s'agit pas de dénoncer d'affreuses dictatures à la Castro ou à la Pinochet, mais de souligner les lentes et souvent subtiles dégrad [...] Lire la suite