UE: Parlement et Commission inquiets pour la Roumanie

Le Parlement européen et la Commission européenne se sont dits préoccupés mardi du recul de l’Etat de droit en Roumanie, alors que le pays doit prendre le 1er janvier prochain la présidence de l’Union européenne. /Photo d'archives/REUTERS/Bogdan Cristel

STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen et la Commission européenne se sont dits préoccupés mardi du recul de l’Etat de droit en Roumanie, alors que le pays doit prendre le 1er janvier prochain la présidence de l’Union européenne.

Dans une résolution adoptée par 473 voix contre 151 et 40 abstentions, le Parlement européen a dénoncé la réforme judiciaire en cours, les violences policières lors de manifestations en août dernier ainsi que les restrictions apportées au fonctionnement des Organisations non gouvernementales.

"La refonte de la législation régissant le système judiciaire et le système pénal roumains (...) risque de saper structurellement l’indépendance du système judiciaire et sa capacité à lutter efficacement contre la corruption en Roumanie, ainsi que d’affaiblir l’état de droit", disent les eurodéputés.

La Commission européenne a également dénoncé un recul du pays dans son rapport annuel de suivi des réformes judiciaires et de la lutte contre la corruption, un mécanisme mis en place pour la Roumanie et la Bulgarie lors de leur adhésion à l’UE en 2007.

"Je regrette que la Roumanie ait non seulement bloqué son processus de réforme, mais qu'elle ait également rouvert et reculé sur des questions pour lesquelles des progrès avaient été accomplis au cours des dix dernières années", a déclaré Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

La commission fait huit "recommandations" à Bucarest, dont la suspension immédiate de la réforme judiciaire et des destitutions de magistrats, la relance d’un processus de nomination d’un procureur à la tête du parquet anti-corruption et le gel de l’entrée en vigueur des amendements au code pénal concernant l’incrimination de la corruption.

"Notre objectif n’est pas de sanctionner, nous cherchons à aider", a précisé Frans Timmermans.

Lors d’un débat devant le Parlement, le 3 octobre, il s’était néanmoins dit prêt à utiliser "tous les moyens" à sa disposition pour empêcher la Roumanie de mettre en oeuvre les aspects les plus contestés de ses réformes

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)