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UE/GB: Incertitudes sur les futurs liens en matière de sécurité

Le Royaume-Uni n'a pas obtenu un accès garanti après le Brexit aux bases de données de l'Union européenne en matière de sécurité, selon le projet d'accord conclu entre Londres et Bruxelles sur leurs relations futures. /Photo prise le 21 novembre 2018/REUTERS/Yves Herman

BRUXELLES (Reuters) - Le Royaume-Uni n'a pas obtenu un accès garanti après le Brexit aux bases de données de l'Union européenne en matière de sécurité, selon le projet d'accord conclu entre Londres et Bruxelles sur leurs relations futures.

La future coopération dans ce domaine reste donc ouverte à la négociation.

Le Royaume-Uni, avec la France, est l'une des principales puissances militaires de l'Union et appelle à la conclusion en 2019 d'un traité de sécurité et de défense avec les Vingt-Sept.

Le projet de déclaration sur les relations post-Brexit, que Reuters a pu consulter, comprend bien un chapitre spécifique sur les liens étroits que les deux parties entendent préserver en matière de sécurité.

Toutefois, un sous-chapitre sur la "coopération opérationnelle" entre la police et la justice de l'UE et du Royaume-Uni reste assez vague.

"Les parties (...) oeuvreront donc ensemble à fixer les termes de leur coopération via Europol et Eurojust", indique le document, faisant référence à l'agence européenne de police criminelle et à celle de coopération judiciaire.

L'accès des Britanniques aux listes de passagers, aux empreintes digitales et à d'autres données ne devrait pas se poursuivre car le projet de déclaration invite les deux parties à établir "des accords réciproques pour des échanges rapides et efficaces".

Londres fait valoir que l'UE ne peut se protéger efficacement des menaces terroristes et autres sans l'aide de la Grande-Bretagne, qui deviendrait elle-même plus vulnérable si elle n'a pas accès aux bases de données et aux renseignements de l'Union.

Les Britanniques veulent notamment demeurer dans le programme européen de satellites Galileo mais n'ont pas encore obtenu de réponse claire. A ce sujet, le projet de déclaration appelle à "des arrangements appropriés pour la coopération dans l'espace".

Les règles européennes interdisent de partager des informations sensibles avec des pays extérieurs à l'UE, que la Grande-Bretagne quittera le 29 mars prochain, avec une période de transition prévue jusqu'à la fin 2020 et susceptible d'être prolongée.

Londres a obtenu l'assurance que son industrie de défense pourra participer à des projets militaires de l'UE. La Grande-Bretagne sera ainsi "invitée à participer à titre exceptionnel" au pacte de défense connu sous le nom de Coopération structurée permanente (Pesco), conclu en décembre 2017.

(Gabriela Baczynska et Robin Emmott; Guy Kerivel pour le service français)