Turquie : les missiles russes et la nouvelle géopolitique d'Ankara

Les premiers éléments des missiles russes S-400 sont arrivés ce vendredi à Ankara à bord d'un avion-cargo. Cela s'est passé dans une des principales bases militaires turques. Et cette livraison d'armement russe correspond à un accord passé entre les autorités turques et russes. D'autres livraisons sont prévues dans les jours et les semaines à venir. Les Etats-Unis et l'OTAN "préoccupés" Ankara, longtemps allié de Washington, s'est tournée vers Moscou pour acquérir un système sophistiqué de défense anti-aérienne. Les Etats-Unis sont très remontés, tout comme l'OTAN, dont la Turquie fait pourtant partie. Les experts militaires expliquent que ce système russe n'est pas compatible avec le dispositif de l'OTAN. En tout cas, pour Abdullah Agar, ancien officier turc, cela marque une redistribution des cartes sur le plan géopolitique. Cette affaire a déjà provoqué un changement dans la coopération militaire entre les Etats-Unis et Turquie. Washington a cessé d'entraîner des pilotes turcs au maniement du futur avion furtif F-35. Et les Etats-Unis menacent désormais d'exclure totalement la Turquie du programme de développement de ce chasseur. Ils craignent que les Russes n'aient accès aux secrets de cet appareil. Missiles russes, sanctions américaines et difficultés économiques Est-ce que cette affaire aura aussi un impact sur l'économie ? La Turquie traverse une mauvaise passe, et des sanctions américaines, si elles étaient adoptées, risqueraient de déstabiliser un peu plus le pays. Cette instabilité économique, le président turc en a fait les frais dans les urnes, en perdant les dernières élections à Istanbul et Ankara. Et d'après Ugur Demir, économiste turc, ce n'est peut-être pas fini... Le président turc joue gros avec cette affaire de missile russe. Car au sein-même de son parti, jusque-là uni, des voix dissidentes commencent à se faire entendre. - avec agences -