La Turquie fonce tout droit vers la crise économique

Lors du rassemblement pro-Erdogan du 15 juillet, à Istanbul.

Une semaine après de coup d'Etat manqué et sa répression féroce, les nuages s'amoncellent sur la situation financière du pays.

Des images de chars dans les rues, des chasseurs survolant Istanbul et Ankara, des dizaines de milliers de suspects menottés et traînés devant des tribunaux et des foules vengeresses encouragées par le régime martial d’Erdogan. Une semaine après le putsch militaire avorté et la purge des institutions qui a suivi, la tension se fait chaque jour un peu plus forte du côté de l’économie. Qu’ils soient nationaux ou internationaux, les investisseurs redoutent le pire : une situation politique de plus en plus chaotique. Sans attendre un hypothétique retour à la normale, nombre d’entre eux ont déjà préféré récupérer leurs capitaux, notamment du côté des investissements en Bourse. Cette dernière a plongé de plus 15% en moins de dix jours. Certes, il est encore trop tôt pour tracer avec certitude le scénario catastrophe qui pourrait mettre à genoux l’économie d’un pays qui a connu une croissance de 4% en 2015. Mais beaucoup se risquent à tenter d’en tracer les contours.

Le scénario d’une crise brutale

«Les pertes immédiates en termes de baisse des visites touristiques ralentiront probablement la croissance» en 2016 et 2017, prévient l’Institute of International finance (IFF), un lobby basé à Washington regroupant 500 établissements bancaires. Avant la tentative de putsh, les experts estimaient que la situation politique et les risques terroristes pouvaient coûter 8 milliards de dollars au secteur du tourisme qui emploie 8% de la population active. En mai, le nombre de touristes visitant le pays avait déjà chuté d’un tiers. Ou comment Recep Tayyip Erdogan, aux affaires depuis le début des années 2000, et qui passait, jusqu’ici et pour une majorité de ses concitoyens, pour l’homme qui a su remettre le pays sur les rails de la croissance, pourrait bientôt apparaître comme le maître d’œuvre d’une grave crise financière… et in fine sociale.

Le (...)

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