Turquie : Erdogan, la chute ?

C’est sans doute l’une des élections les plus importantes de l’année 2023, l’une des plus observées, en tout cas, par la communauté internationale et la presse étrangère. Et c’est pourquoi nous y consacrons sans hésitation notre une cette semaine. Le 14 mai, plus de 64 millions de Turcs sont appelés aux urnes pour élire un nouveau chef de l’État ainsi qu’un nouveau Parlement. Un double scrutin qui s’apparentera en fait surtout à un référendum sur la présidence de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans déjà.

En vingt ans, Erdogan a marqué de son empreinte la vie politique turque, avec une nette dérive autocratique dans son exercice du pouvoir – arrestations arbitraires, droits des minorités bafoués, liberté de la presse en net recul… Le président turc a aussi su se faire une place à part sur la scène internationale. Membre de l’Otan et proche de Moscou à la fois, fâché avec l’Union européenne (les négociations sur une adhésion de son pays ont tourné court), avec laquelle il a pourtant conclu un accord majeur sur les réfugiés en 2016, Erdogan a su jouer les médiateurs dans la crise ukrainienne (en facilitant l’accord sur les céréales) tout en entretenant une relation privilégiée avec Vladimir Poutine.

C’est dire si une grande partie du monde aura les yeux rivés sur son avenir. “La présidentielle turque aura une influence considérable sur la sécurité en Europe et au Moyen-Orient, avance Politico. Le vainqueur pourra déterminer le rôle de la Turquie au sein de l’Otan, sa relation avec les États-Unis, l’Union européenne et la Russie, sa politique migratoire, le rôle d’Ankara dans la guerre en Ukraine et sa position face aux tensions en Méditerranée orientale.”

Rien de moins. Pas sûr pour autant qu’en cas de défaite d’Erdogan la politique étrangère d’Ankara change du tout au tout. Mais, assure un ancien diplomate turc à Politico, elle sera au minimum plus transparente, vis-à-vis de Bruxelles, de l’Alliance atlantique (la Turquie pourrait lever son veto à l’adhésion de la Suède à l’Otan) et concernant la Russie. Cela reste à voir.

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