Turquie : le coup de barre à droite de Kemal Kiliçdaroglu

Kemal Kiliçdaroglu tente de séduire les électeurs de droite nationaliste.  - Credit:AYTAC UNAL / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Kemal Kiliçdaroglu tente de séduire les électeurs de droite nationaliste. - Credit:AYTAC UNAL / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Sinan Ogan peut se frotter les mains. Malgré son score assez faible (5,17 %), le candidat nationaliste voit ses thèmes placés au cœur de la campagne pour le second tour. Et pour cause, les deux candidats qualifiés, Recep Tayip Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu, ont tous les deux besoin de ses voix pour battre leur adversaire. L'opposant au président turc, candidat pour le CHP (classé au centre gauche de l'échiquier politique turc), est contraint de tout faire pour récupérer des voix de la droite, puisqu'avec près de cinq points de retard il semble pour l'heure assez distancé par Erdogan. Un changement de ton, relevé par Le Monde.

L'offensive a débuté le mercredi 17 mai avec une déclaration sans équivoque sur la question des réfugiés. «  Nous n'abandonnerons pas notre patrie à cette mentalité qui a introduit 10 millions de sans-papiers parmi nous », a-t-il déclaré. Il ne faut toutefois pas y voir un revirement de la part de Kemal Kiliçdaroglu. Le candidat a toujours réclamé le départ des réfugiés, les Syriens notamment, mais désormais, la violence de son discours le rapproche des ultranationalistes proches d'Ogan.

La question kurde au cœur du débat

Le calcul politique est clair : faire passer Erdogan pour un candidat plus tiède sur les questions migratoires. Lors d'une tribune au quartier général de son parti, Kiliçdaroglu n'a pas hésité à tancer sévèrement le président turc sur la question kurde. « Erdogan, n'est-ce pas toi qui t'es assis maintes fois à la table [...] Lire la suite