Pourquoi l’état d’urgence a-t-il été décrété en Tunisie ?

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, le 28 juin 2015 à Tunis

Le Président a annoncé le retour de ce dispositif, qui accroit les pouvoirs des forces de sécurité, après les deux attentats qui ont frappé le pays.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a décrété ce samedi l’état d’urgence huit jours après l’attentat sanglant qui a tué 38 touristes dans un hôtel en bord de mer à Sousse. Décryptage.

Qu’est-ce que l’état d’urgence en Tunisie ?

Le dispositif d’état d’urgence a été mis en place par un décret du Président Habib Bourguiba le 26 janvier 1978. Il s’applique «en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public». La mesure porte sur une durée de trente jours renouvelable par décret.

L’état d’urgence restreint la circulation des personnes, interdit toute grève et renforce les pouvoirs des forces de sécurité. C’est la quatrième fois que l’état d’urgence est décrété en Tunisie : en 1978, il a été actionné par arrêter une grande grève de la centrale syndicale ; en 1983, l’état d’urgence a servi à réprimer une émeute du pain ; en 2011, le dispositif a été activé après la fuite du président Ben Ali. Il avait été levé en mars 2014.

Pourquoi l’état d’urgence maintenant ?

La Tunisie vient de subir deux importants attentats, revendiqués par l’Etat islamique (EI), en trois mois : le 18 mars, des tueurs ont abattu 22 personnes à l’intérieur du musée du Bardo, à Tunis. Le 26 juin, Seifeddine Rezgui, armé d’une Kalachnikov, a tué 38 touristes à l’hôtel Impérial Marhaba de la station balnéaire de Sousse. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier de l’histoire moderne de la Tunisie.

L’état d’urgence vise à limiter les risques de nouveaux attentats et à arrêter plus facilement les terroristes connus. La mesure vise surtout la zone frontalière avec la Libye. Les auteurs des deux attentats se sont entraînés dans un camp jihadiste, dans la ville libyenne de Sabratah. Selon le ministère de l’intérieur, deux membres du réseau auquel appartenait Seifeddine Rezgui seraient encore là-bas. «La Libye est un énorme chaos, hors de tout (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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