La Tunisie se prépare au “non-événement” du référendum constitutionnel

Une semaine à peine sépare le pays du référendum sur la Constitution de la nouvelle République. Mais tout se passe comme si on se dirigeait vers un non-événement. La campagne peine à démarrer et les panneaux d’affichage restent nus. Même les défenseurs du oui semblent leur préférer des emplacements plus voyants que seuls les contrôleurs de l’ISIE [Instance supérieure indépendante pour les élections] n’ont pu voir.

La palme revient aux défenseurs du oui à la Manouba [une ville de la banlieue nord-ouest de Tunis] qui n’ont pas trouvé mieux que d’afficher un grand “oui” vert, aux couleurs du paradis, à l’entrée du cimetière.

Tout est déjà joué

Dans cette nonchalance générale, les dés semblent jetés et seules quelques incertitudes persistent. La plus importante se situe du côté des opposants [à] la Constitution de la nouvelle République. Vont-ils boycotter carrément le référendum ou vont-ils se déplacer aux bureaux [de] vote pour glisser un non dans l’urne ? Ceux qui défendent le boycott veulent montrer leur opposition au processus du 25 juillet, baisser le taux de participation au point de porter atteinte à la légitimité de l’ensemble du processus ainsi qu’à celle du président de la République.

Par contre, ceux qui prônent une participation au vote espèrent collecter un demi-million de non, soit le nombre équivalent [à celui des] participants à la consultation électronique jugée “réussie” par le président de la République lui-même, ce qui fait des opposants [à] la nouvelle Constitution une expression politique que nul ne pourra désormais ignorer.

En face, s’affiche toute une panoplie de certitudes dont voici quelques-unes. La première est que le oui l’emportera largement. Pas parce que le projet présenté est acceptable ou qu’il constitue un nouveau contrat social, fruit d’une large concertation nationale, loin de là. Il le sera faute de combattants, car les opposants [à] la nouvelle Constitution sont toujours aussi divisés qu’avant, pour les mêmes raisons et avec les mêmes ego qu’avant. Leur descente aux enfers et le désamour que leur vouent les Tunisiens se prolongeront tant qu’ils n’auront pas décidé de changer d’approches et de dirigeants.

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