Tunisie : dispersion manu militari des manifestations anti-Saïed

Des scènes de violence rarement vues dans la capitale Tunis ont été observées ce 14 janvier commémorant la révolte qui a renversé le dictateur en 2011. 
Des scènes de violence rarement vues dans la capitale Tunis ont été observées ce 14 janvier commémorant la révolte qui a renversé le dictateur en 2011.

La dispersion musclée des manifestations, qui marquaient également le 11e anniversaire de la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, a donné lieu à des scènes de violence rarement vues dans la capitale tunisienne depuis la révolte qui a renversé le dictateur en 2011 et donné le coup d?envoi des soulèvements du Printemps arabe dans la région.

Un dispositif de répression particulièrement musclé

« À bas le coup d?État, le peuple veut la fin du coup d?État », ont crié les manifestants rassemblés sur l?avenue Mohamed-V, dans le centre-ville de Tunis. Les opposants du président Kaïs Saïed qualifient de « coup d?État » son accaparement des pouvoirs le 25 juillet lorsqu?il avait limogé le gouvernement et suspendu le Parlement pour gouverner par décrets. Le ministère de l?Intérieur, qui avait déployé un dispositif policier massif, à grand renfort de barrières métalliques et unités antiémeutes, a affirmé dans un communiqué que près de 1 200 personnes avaient participé aux manifestations. Les manifestants ont réussi à briser plusieurs cordons policiers et ont été refoulés à coups de matraques, gaz lacrymogènes et jets d?eau sale. Empêchés d?accéder à l?artère principale, l?avenue Habib-Bourguiba, ils se sont éparpillés en plusieurs groupes distincts. Des dizaines d?interpellations ont eu lieu, plusieurs personnes dont au moins un adolescent de 15 ans étant frappées et traînées au sol, selon des journalistes de l?AFP. Des motards ont foncé sur certains groupes pour les disper [...] Lire la suite