En Tunisie, le clan Ben Ali captait près d'un quart des profits du secteur privé

Des Tunisiens portent un portrait de l'ancien dictateur Zine El Abidine Ben Ali lors du 3e anniversaire du soulèvement populaire, le 14 janvier à Tunis.

Selon la Banque mondiale, les proches de l'ancien dictateur ont bénéficié durant des années d'un cadre réglementaire qui protégeaient leurs intérêts de la concurrence.

Le clan de l’ex-président tunisien Ben Ali captait près d’un quart des bénéfices du secteur privé du pays grâce à un cadre réglementaire qui protégeait ses intérêts de la concurrence, a affirmé la Banque mondiale jeudi. «L’ancien régime tunisien utilisait les réglementations existantes et en édictait de nouvelles pour en faire bénéficier les membres de la famille (Ben Ali) et ceux qui étaient proches du régime», indique un rapport de l’institution.

Chassé du pouvoir en janvier 2011 par un soulèvement populaire et aujourd’hui réfugié, Zinedine Ben Ali est accusé, ainsi que ses proches, par le nouveau régime d’avoir détourné entre 15 et 50 milliards de dollars tout au long de ses 23 années de règne. Selon la Banque mondiale, le clan de l’ex-dictateur empochait fin 2010 «plus de 21%» des bénéfices réalisés par le secteur privé via un réseau d’entreprises placé sous son contrôle direct. Celui-ci prospérait grâce à un cadre réglementaire spécialement adapté à ses besoins.

L'ouverture économique du pays, un «mirage»

Pendant les dix dernières années du régime, le «code d’incitations aux investissements» a ainsi été modifié à 25 reprises afin de restreindre l’accès des investisseurs au marché tunisien et «protéger les intérêts du clan (présidentiel) de la concurrence». Quel que soit le secteur d’activité (bâtiments, téléphonie), la part de marché d’une société détenue par le clan Ben Ali était ainsi en moyenne 6,3% plus importante que celle d’une société concurrente, précise le rapport qui a épluché les comptes de 220 entreprises contrôlées alors par le pouvoir.

L’intervention de l’Etat dans la politique industrielle était «un écran de fumée dissimulant des situations de rente», souligne Bob Rijkers, un des auteurs de ce rapport qui assure que l’ouverture économique du pays, louée en son temps par (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Centrafrique : «Qui peut croire que les élections auront lieu dans quelques mois ?»
Ukraine : Ioulia Timochenko candidate à la présidentielle
L'ONU lance une enquête sur les crimes de guerre au Sri Lanka
En Afrique du Sud, l’enfance violée
Après Twitter, la Turquie bloque YouTube