Tuerie de Chevaline: après 10 ans d'enquête, le dossier transféré au pôle "cold case"
Dix ans après les faits, l'enquête sur la tuerie de Chevaline se poursuit, mais désormais sous la houlette du pôle national dédié au traitement des crimes sériels ou non élucidés du tribunal judiciaire de Nanterre. Le dessaisissement au profit de ce pôle "cold case" a été annoncé ce vendredi par le procureur de la République d'Annecy, à l'origine de la demande de transfert.
"Cette décision a été motivée par les moyens humains dédiés spécifiquement à ce nouveau pôle" doté d'acteurs judiciaires spécialisés dans les crimes non élucidés, précise le parquet.
Et d'ajouter: "La section de recherche de Chambéry demeure en charge de la poursuite des investigations sous le contrôle désormais des juges d'instruction de Nanterre."
Enigme judiciaire
Cette transmission était très attendue dans cette affaire qui patine depuis de longues années. Le 5 septembre 2012, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts dans leur voiture, avec plusieurs balles dans la tête, sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d'Annecy.
L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, s'en était miraculeusement sortie indemne. Un cycliste de la région, Sylvain Mollier, 45 ans, probable victime collatérale, avait également été abattu. Énigme judiciaire, l'affaire Chevaline a déjà donné lieu à des milliers d'heures d'enquête et d'auditions, des tonnes de documents épluchés et quatre interpellations, sans pour autant livrer son mystère. Sa complexité particulière et l'ancienneté des faits justifient donc que l'affaire reviennent désormais au pôle "cold case", avec l'espoir que les spécialistes de ce parquet parviennent enfin à la résoudre.