Tsípras, la victoire en déchantant ?

Un supporter célèbre la réélection de Tsípras, dimanche, alors que celui-ci fait son discours de victoire, à Athènes.

Quel est le sens de ce troisième succès de Syriza lors des élections anticipées en Grèce, dimanche ? L’idée que les Grecs aient pu faire un choix raisonnable, informé et clair ne semble pas effleurer les commentateurs.

Quand on lit et entend les commentaires qui accompagnent la victoire de Syriza, on reste stupéfait. Pour les uns, le succès de Tsípras n’a aucun sens puisqu’il signe l’absence de démocratie en Grèce dans la mesure où la politique qu’il va conduire est de toute façon dictée et contrôlée par les créanciers ; pour d’autres, il consacre le fait qu’un parti radical confronté à l’exercice du pouvoir a une nouvelle fois trahi ses promesses et s’est transformé en parti social-démocrate ; pour d’autres encore, ce vote consacre le triomphe d’un «populisme hostile aux réformes» ; ou le fait que le peuple s’est grugé lui-même en confirmant au pouvoir ceux qui vont le déposséder de sa souveraineté. Les commentaires les plus charitables (mais le sont-ils vraiment ?) créditent Tsípras d’une habileté manœuvrière hors pair ou le présentent comme un stratège politique diabolique. A se demander comment s’est produite la métamorphose de celui qui hier était considéré comme un amateur, un naïf ou un «petit crétin minable» (comme l’a élégamment nommé Alexandre Adler au lendemain de sa première élection le 25 janvier) en animal politique retors et implacable. Le plus curieux dans cette affaire est la conversion des partenaires européens : le parti de gauchistes et l’homme le plus dangereux pour la démocratie sont soudain devenus les garants de la stabilité et l’espoir de l’Europe.

Tous ces déçus du troisième succès électoral de Tsípras se rassurent en affirmant que, de toute façon, il ne faudra pas attendre longtemps avant de voir Syriza renvoyé aux oubliettes de l’histoire ; que la majorité qui a été reconduite n’est que de circonstance ; que le niveau de l’abstention prive le nouveau pouvoir de toute légitimité ; que les néonazis d’Aube dorée (qui n’a pas pourtant pas (...)

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