Trump, incapable de payer sa lourde amende, n’a jamais été aussi proche de perdre son empire

Donald Trump ne parvient pas à trouver les 454 millions de dollars auxquels il a été condamné pour fraude et pourrait perdre la Trump Tower.

Donald Trump, ici le 16 mars 2024, a été condamné à une lourde amende pour fraude mais ne peut pas la payer.
KAMIL KRZACZYNSKI / AFP Donald Trump, ici le 16 mars 2024, a été condamné à une lourde amende pour fraude mais ne peut pas la payer.

ÉTATS-UNIS - Donald Trump au bord de la faillite ? Le magnat de l’immobilier et candidat à l’élection présidentielle 2024 est incapable d’apporter à la justice new-yorkaise la garantie qu’il paiera les 454 millions de dollars d’amende auxquels il a été condamné en février dans son procès pour fraude, ont reconnu ses avocats ce lundi 18 mars.

Donald Trump condamné à plus de 350 millions de dollars d’amende pour fraudes

Dans un document judiciaire de 5 000 pages mis en ligne par la section d’appel de la cour suprême de l’État de New York, pour Manhattan (tribunal de première instance, Ndlr), la défense de l’ancien président des États-Unis argue que garantir une telle somme est « quasiment impossible ».

« Le montant du jugement, avec les intérêts, dépasse 464 millions de dollars (Ndlr : 355 millions plus 100 millions d’intérêts pour Donald Trump et huit millions plus intérêts pour ses fils Donald Jr. et Eric) et très peu de sociétés envisagent un bon de garantie (une caution judiciaire, Ndlr) proche de cette magnitude », protestent les avocats qui disent avoir approché une trentaine de sociétés d’assurance.

Vers la saisie des biens immobiliers et actifs bancaires

Bien que Trump ait fait appel du jugement, il doit prouver qu’il peut payer son amende avant le 25 mars prochain, date fixée par la justice américaine. Pour cela deux moyens : soit signer lui-même un chèque avec le montant, soit convaincre un tiers de payer à sa place (en échange d’intérêts, de garanties, et d’un remboursement futur).

Comme rappelle la radio publique américaine NPR, l’ancien président avait estimé dans une déposition à 400 millions de dollars le montant de ses actifs pouvant être transformés en cash. Un peu trop court par rapport à la somme réclamée par la justice, d’autant que le montant augmente de quelque 112 000 dollars par jour de retard.

La deuxième solution semblant être dans une impasse comme l’ont dévoilé ses avocats, la justice pourrait bien se tourner vers ses biens immobiliers ou bancaires pour récolter la somme demandée. Et notamment vers la célèbre Trump Tower.

Le candidat républicain à la présidentielle a dénoncé dans un communiqué lundi soir une « chasse aux sorcières » et dénoncé une amende « anticonstitutionnelle, anti-américaine, sans précédent et pratiquement impossible pour N’IMPORTE QUELLE entreprise, y compris une entreprise aussi prospère que la mienne ».

Un montant « exorbitant et vexatoire »

L’équipe de Donald Trump avait pourtant essayé de réduire le montant réclamé par le tribunal, en le fixant à 100 millions de dollars. Une somme plus raisonnable que l’ancien président avait réussi à trouver auprès d’une compagnie d’assurance dans le cadre de l’affaire E. Jean Caroll, cette journaliste qui l’accuse de viol. La section d’appel de la cour suprême new-yorkaise avait rejeté sa demande.

Face à cette impasse, les avocats de Trump ont sollicité une nouvelle juridiction pour qu’elle suspende le jugement le temps du procès en appel contre la procureur de New York Letitia James, ou qu’elle réduise le montant de l’amende. Si cette cour refuse d’intervenir, Letitia James aura toute la latitude pour se servir dans les poches du milliardaire, ce qu’elle a bien l’intention de faire.

Dès février, les avocats de la famille Trump avaient jugé le montant de l’amende « exorbitant et vexatoire » et « l’interdiction générale » de diriger des entreprises à New York « illégale et inconstitutionnelle » estimant déjà « impossible d’assurer et de déposer un bon de garantie complet ».

L’ancien président et ses deux fils adultes avaient aussi fait appel de l’interdiction de diriger des entreprises dans l’État de New York pendant respectivement trois et deux ans.

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