Trump grand favori des primaires républicaines, qui débutent ce lundi avec le caucus de l’Iowa
ÉTATS-UNIS - À 295 jours de l’élection présidentielle, les choses sérieuses commencent vraiment. Dans une Amérique divisée, sous tension, et où la violence politique ne cesse de découvrir de nouveaux sommets, les caucus et autres primaires débutent ce lundi 15 janvier. Et du côté du parti républicain, l’ancien président Donald Trump semble déjà intouchable.
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Comme le veut la tradition, c’est dans l’Iowa, au cœur du Midwest, que la course à l’investiture pour l’élection générale commence. S’ils sont encore six candidats républicains en lice, trois retiennent particulièrement l’attention : Ron DeSantis, gouverneur de Floride un temps vu comme le successeur de Trump mais dont la campagne a fait « pschitt » ; Nikki Haley, ancienne ambassadrice de Trump à l’ONU qui pourrait avoir une vraie carte à jouer ; et enfin Donald Trump, qui compte bien revenir aux affaires avoir été bouté hors de la Maison Blanche par Joe Biden en 2020.
Malgré sa faible démographie et l’organisation du vote en caucus – les électeurs membres du parti se regroupent dans un lieu public, débattent, puis votent devant tout le monde pour leur favori –, l’Iowa se révèle être un État stratégique. Du fait de son positionnement dans le calendrier, le résultat peut donner un nouveau souffle à une campagne à la peine, propulser un candidat inattendu sur le devant de la scène, ou complètement détruire une ambition.
Et même si Trump a assez peu fait campagne dans l’État, contrairement à ses principaux adversaires qui cherchent à exister, il demeure inatteignable, à en croire les sondages tout du moins. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, selon l’agrégateur de sondages de référence FiveThirtyEight, l’ancien président cumule plus de 51 % des intentions de vote contre 17,3 % pour Nikki Haley et 16,1 % pour Ron DeSantis.
« Même si vous votez et que vous mourrez après, ça vaut le coup »
Le quotidien local de l’Iowa Des Moines Register a également publié ses données de référence, qui confirment l’avance monstrueuse de l’ancien président : 48 % des électeurs auraient l’intention de voter pour lui (-3 points par rapport à décembre), contre 20 % pour Haley (+4 points) et 16 % pour DeSantis (-3 points).
Pour Trump, l’enjeu n’est même plus de remporter ce caucus. Il est de le survoler pour inscrire un peu plus son nom dans l’histoire politique américaine et battre un nouveau record : celui du plus grand écart de points entre le vainqueur républicain et son dauphin lors d’un caucus. Actuellement, ce record est de 12 points.
Toutefois, les commentateurs politiques américains mettent en garde et rappellent que l’Iowa peut parfois apporter des surprises. Cette année peut-être encore plus que d’autres, alors qu’une tempête de neige balaye l’État et que les températures seront glaciales. Elles devraient descendre bien en dessous de 0, jusqu'à -30 degrés.
Pas sûr que le mauvais temps pénalise Trump, vu la motivation sans faille de ses électeurs à aller voter. Même si les personnes âgées renoncent, il a réussi à attirer un certain nombre de jeunes qui pourront s’exprimer. Le magnat de l’immobilier a quand même tout fait dimanche pour encourager ses supporters à se déplacer : « Allez voter même si vous êtes malades comme un chien ! » D’après un reporter du New York Times présent à un meeting, il aurait ensuite blagué : « Même si vous votez et que vous mourrez après, ça vaut le coup. »
Nikki Haley pourrait créer la surprise
Le vrai match dans l’Iowa se joue en réalité entre Nikki Haley et Ron DeSantis. Ce dernier, à la peine depuis plusieurs mois et qui a concentré ses efforts sur ce premier État en visitant chacun des 99 comtés, vient de rétrograder à la troisième place des enquêtes d’opinion. Un score médiocre lundi soir le forcera probablement à abandonner la course.
Nikki Haley, elle, continue de monter en puissance. Si l’Iowa semble donc être joué, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud pourrait créer la surprise la semaine prochaine à la primaire du New Hampshire où elle n’a plus que 11 points de retard par rapport à Trump et ses 41 % d’intentions de vote.
Si l’ancienne représentante américaine à l’ONU parvient à se faire remarquer dans l’Iowa puis dans le New Hampshire, une dynamique pourrait définitivement s’installer avec la primaire de la Caroline du Sud, État qu’elle a dirigé de 2011 à 2017. Elle compte sur les prochaines semaines pour concrétiser son « momentum » (comprendre l’élan dont elle bénéficie) et devenir la seule alternative crédible à Donald Trump.
Et côté démocrate ? Pour la première fois, le caucus n’est pas organisé en même temps que celui des républicains. En fait, il n’y aura même pas de caucus du tout car le parti compte abandonner ce mode de scrutin qu’il juge inégalitaire. Les électeurs peuvent en revanche voter par correspondance depuis le 12 janvier et le résultat ne sera connu que le 5 mars, jour du « Super Tuesday ». Le suspense n’est cependant pas à son comble puisque le seul candidat pouvant prétendre sérieusement à l’investiture reste le président en poste, Joe Biden.
Difficile dans cette situation de ne pas assister à un second duel Trump-Biden en novembre, quatre ans après. Avec cette fois un vainqueur différent ? C’est là que tout le suspense réside.
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