Publicité

Trump dit avoir été sensibilisé sur Idlib par une supportrice

Le président américain, Donald Trump, a laissé entendre mercredi qu'il n'avait jamais entendu parler des menaces planant sur la province syrienne rebelle d'Idlib avant que l'une de ses supportrices ne lui en parle il y a près d'un mois lors d'un rassemblement politique. /Photo prise le 26 septembre 2018. REUTERS/Carlo Allegri

NATIONS UNIES (Reuters) - Le président américain, Donald Trump, a laissé entendre mercredi qu'il n'avait jamais entendu parler des menaces planant sur la province syrienne rebelle d'Idlib avant que l'une de ses supportrices ne lui en parle il y a près d'un mois lors d'un rassemblement politique.

Quelque trois millions de civils, tous hostiles à Damas, vivent à Idlib, au côté de dizaines de milliers de combattants, djihadistes liés à Al Qaïda ou rebelles plus modérés soutenus par la Turquie.

La Russie et la Turquie sont convenues la semaine dernière d'établir à compter de la mi-octobre une zone démilitarisée dans cette province syrienne afin de séparer les forces gouvernementales et les rebelles, pour la plupart des combattants djihadistes, et éviter une offensive des forces loyalistes qui aurait probablement entraîné de lourdes pertes dans la population civile.

S'exprimant lors d'une conférence de presse organisée à New York, Donald Trump a laissé entendre que cet accord a été conclu après qu'il a convaincu la Russie, l'Iran et la Syrie de ne pas lancer d'offensive à Idlib.

Pour appuyer ses dires, le président américain a rappelé avoir prévenu sur le 4 septembre sur Twitter que "les Russes et les Iraniens commettraient une grave erreur humanitaire en participant à cette potentielle tragédie".

"C'est le bazar en Syrie et c'est grâce à moi (que l'offensive a cessé) et j'espère que cela va rester comme ça", a-t-il déclaré mercredi. "Quand j'ai parlé de la province d'Idlib il y a quelques semaines sur les réseaux sociaux, j'ai dit 'ne le faites pas'", a-t-il ajouté.

Donald Trump a ensuite expliqué avoir été informé de la situation à Idlib par une supportrice lors d'un rassemblement politique.

"J'étais à un meeting avec beaucoup de partisans et une femme s'est levée et elle a dit qu'il existait en Syrie une province avec trois millions de personnes. Les Iraniens, les Russes et les Syriens assiègent cette province et ils vont tuer ma soeur et tuer des millions de personnes pour se débarrasser de 25.000 ou 30.000 terroristes."

"J'ai dit que cela ne se produirait pas. Je n'avais pas entendu parler de la province d'Idlib. Je suis rentré et j'ai pris le Failing New York Times (en débâcle NDLR) et je l'ai ouvert (...) il y avait un long article et je me suis dit 'wow !' c'est l'histoire dont cette femme a parlé et je trouvais ça difficile à croire et je me suis demandé comment, pourquoi quelqu'un ferait cela ?"

Selon Donald Trump, l'article rapportait que l'offensive pourrait être lancée le lendemain et que c'est la raison pour laquelle il s'est exprimé sur Twitter et qu'il a donné des instructions afin "que cela ne se produise pas".

(John Irish, Nicolas Delame pour le service français)