Trump candidat en 2024? Sa "très grande annonce" attendue ce mardi

Trump candidat en 2024? Sa "très grande annonce" attendue ce mardi

Même pas mal. Sauf retournement de situation, Donald Trump devrait annoncer ce mardi qu'il est une nouvelle fois candidat à la désignation du Parti républicain pour la prochaine présidentielle, malgré la déception engendrée par les midterms la semaine dernière.

Ces élections intermédiaires ont pourtant vu "ses" Républicains - dont il avait parrainé un grand nombre de prétendants - rater le coche au Sénat, toujours à dominante démocrate, sans être encore tout à fait assurés de remporter la Chambre des représentants, en dépit d'un contexte très favorable.

Le résultat a profondément érodé la statue de commandeur du milliardaire au sein de sa famille politique qui a désormais les yeux rivés sur le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Il n'y a cependant rien dans ce tableau qui soit de nature à altérer la certitude de l'annonce d'une nouvelle campagne de Donald Trump en vue de la présidentielle de 2024.

Secret de polichinelle

Il faut dire que l'officialisation de la candidature de l'ancien pensionnaire de la Maison Blanche relève du secret de polichinelle, déjà largement éventé. Ainsi, ce rendez-vous à destination de ses sympathisants pour ce mardi soir en direct de son manoir floridien, Donald Trump l'a fixé dès le 7 novembre dernier.

La scène s'est déroulée lors de son dernier meeting organisé avant le scrutin des midterms, à Vandalia, près de Dayton, dans l'Ohio. "Je vais faire une très grande annonce mardi 15 à Mar-a-Lago", a ainsi lâché Donald Trump depuis l'estrade. Mais l'excitation devait être aussi grande que l'annonce à venir car celui-ci n'a de toute façon cessé d'en dévoiler le contenu.

"Nous allons reprendre la Maison Blanche en 2024", a aussitôt lancé sur cette même scène de l'Ohio un Donald Tromp dont des partisans ont cherché trop littéralement à prendre le Capitole de Washington en janvier 2021.

Quelques jours auparavant, l'ex-président avait déjà confié à des spectateurs de l'Iowa qu'il allait "très, très, très probablement le refaire". Jusqu'à faire la bande-annonce... de la bande-annonce en Floride, la veille de la réunion publique de Vandalia: "Nous avons un grand meeting demain soir dans l'Ohio".

Eclipser ses rivaux

Mais c'était avant le résultat des élections de mi-mandat et la désillusion qui s'en est suivie. Et cette confiance obstinée en ses chances interroge, au moins autant que la volonté de l'homme d'affaires de sortir du bois si vite, ce 15 novembre précisément.

Les facteurs sont pluriels. Tout d'abord, Donald Trump, qui n'est pas réputé pour reconnaître aisément ses déroutes, a déjà indiqué lors d'une interview télévisée du 8 novembre dernier que "si les républicains gagn(ai)ent, je devrais obtenir tout le crédit", tandis qu'"en cas de défaite, je ne devrais pas être blâmé".

En-dehors de cette logique du "face je gagne, et pile, tu perds", Donald Trump a d'autres raisons - plus politiques - d'accélérer le mouvement. D'une part, il est déjà grand temps de conjurer l'instant de grâce dont bénéficie Ron DeSantis, triomphalement reconduit dans ses fonctions de gouverneur de Floride.

De l'autre, en s'exprimant ce mardi, Donald Trump fait pièce à un second rival, éclipsant sans pitié son offensive médiatique: en effet, comme l'a noté ici l'agence Associated Press, la publication de So Help Me God, les mémoires de son ex-vice-président Mike Pence, auquel on prête des envies de primaires, était de longue date prévue au 15 novembre.

Et pourquoi pas échapper aux procédures?

Enfin, l'impatience présidentielle de Donald Trump s'explique sans doute par une motivation bien plus urgente. Car l'homme est cerné par les procédures judiciaires et ce, sur trois fronts. La Commission de la Chambre des Représentants enquêtant sur l'envahissement du Capitole le 6 janvier 2021 veut l'entendre, le FBI a saisi des centaines de documents confidentiels indument transférés dans sa résidence de Mar-a-Lago, et ses tentatives désespérées de renverser les résultats de la dernière présidentielle l'exposent à de nombreuses poursuites fédérales comme locales. Un faisceau d'inquiétudes qui, loin de le décourager, pousserait plutôt Donald Trump à aller de l'avant.

D'après cette analyse du New York Times, une entrée en campagne précoce lui laisserait ainsi tout le loisir de présenter les investigations dont il fait l'objet comme autant d'attaques et de manipulations politiques conduites par ses adversaires. Et rien de mieux qu'un petit tour de campagne pour se donner un petit peu d'air.

Article original publié sur BFMTV.com