Trump à Waco pour son premier meeting 2024 : un « appel du pied » aux « extrémistes »

Donald Trump, ici lors d’un meeting dans l’Iowa, le 13 mars 2023.
Donald Trump, ici lors d’un meeting dans l’Iowa, le 13 mars 2023.

ÉTATS-UNIS - Menacé d’inculpation, Donald Trump s’offre ce samedi 25 mars son premier meeting de campagne en vue de la présidentielle. Pour cela, il a choisi un lieu hautement symbolique : la ville texane de Waco, théâtre il y a 30 ans d’un assaut meurtrier contre une secte opposée au pouvoir fédéral.

L’ancien président américain, qui avait clamé - à tort - qu’il serait « arrêté » le 21 mars à New York dans une affaire de paiement à l’actrice pornographique Stormy Daniels, montera sur scène à 17h locales, pour son « premier rassemblement pour l’élection de 2024 ».

La ville de Waco, 130 000 habitants, reste associée à la secte antigouvernementale des Davidiens.

Au printemps 1993, le monde avait été suspendu durant 51 jours au siège par le FBI d’un ranch dans lequel s’étaient retranchés des adeptes armés du gourou David Koresh. Soixante-seize membres de la secte dont 20 enfants avaient été retrouvés morts après l’incendie du ranch. Quatre policiers avaient également péri. Un drame auquel Netflix consacre d’ailleurs en ce moment un documentaire « Apocalypse à Waco ».

Symbolique de l’extrême droite

L’ancien président, également sous la menace d’enquêtes sur ses pressions électorales en Géorgie en 2020 et la gestion d’archives classifiées de la Maison Blanche, se pose régulièrement en victime d’un mystérieux « État de l’ombre ».

La spectaculaire perquisition du FBI dans sa résidence en Floride ? « Un abus de pouvoir choquant ». Les deux infamantes procédures de destitution au Congrès dont il a fait l’objet ? « Une chasse aux sorcières ».

« Waco est extrêmement symbolique pour l’extrême droite. Il n’y a pas vraiment d’autre endroit aux États-Unis que vous pourriez choisir qui puiserait dans les veines profondes de la haine antigouvernementale », écrit le journaliste politique au Texas Tribune Robert Downen.

Donald Trump « essaie absolument de stimuler les extrémistes », a lui réagi George Conway, éditorialiste politique au Washington Post, dans l’émission All In with Chris Hayes sur MSNBC.

« Ce n’est pas un appel du pied, c’est une véritable fanfare pour les militants antigouvernementaux », a de son côté commenté Jennifer Taub sur MSNBC, elle qui tient le podcast politique « Booked Up with Jen Taub ».

Le Houston Chronicles a lui consacré un éditorial entier dans lequel il pointe là encore un choix voulu : « Les miliciens et les conspirateurs savent exactement ce que la visite de Trump à Waco symbolise... Ce qu’il dit donnera probablement le ton pour la campagne présidentielle à venir. Chaque Américain devrait se sentir concerné. »

Petits pas de danse

En retrouvant sa base en meeting à Waco - où jusqu’à 15 000 personnes sont attendues -, Donald Trump renoue par ailleurs avec un exercice qu’il affectionne. Les scènes de l’ancien président, en train d’esquisser des petits pas de danse, ou de lancer ses célèbres casquettes rouges à la foule sont désormais cultes parmi ses adeptes.

Dans la ville texane, certains de ses fans trépignaient déjà d’impatience vendredi soir, visiblement peu préoccupés par les ennuis judiciaires de leur idole.

Ce meeting offre surtout à Donald Trump l’opportunité d’insuffler un nouveau souffle à sa campagne, qui ne jouit pour l’instant pas de la dynamique espérée même si la plupart des sondages le donnent gagnant d’une primaire.

Le milliardaire, qui continue contre vents et marées d’évoquer de supposées « fraudes » jamais prouvées à l’élection de 2020, a aussi vu une partie de la droite - et notamment ses riches donateurs - se tourner vers le nouveau champion de la droite dure, Ron DeSantis, 44 ans.

Le gouverneur de Floride n’est pas encore officiellement lancé dans la course mais sera incontestablement un de ses plus grands rivaux pour l’investiture républicaine en 2024.

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