Trophées UNFP: Eric Roy élu meilleur entraîneur de Ligue 1 après la superbe saison de Brest

Eric Roy n'avait plus entraîné depuis 2011 (une année où Sochaux filait en barrages de Ligue Europa, où Monaco et Lens coulaient en Ligue 2, c'est dire si cette époque est lointaine) avant de reprendre Brest, 17e de Ligue 1 et premier relégable, le 3 janvier 2023. Ce jour-là, l'incompréhension prédomine: mais d'où peut bien sortir cette idée d'embaucher quelqu'un qui a seulement brièvement occupé des postes de dirigeant à Lens et Watford, après avoir rendu son tablier à Nice onze ans plus tôt?

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Il suffit de regarder les premières réponses sous le tweet du SB29 annonçant l'arrivée de l'entraîneur pour se rendre compte de l'énorme point d'interrogation que représente sa nomination: "Oh la Ligue 2 direct", "RDV au Roudourou en L2 pour les derbies", "on est foutus, merci pour ces saisons en Ligue 1", "on descend de la L1 à cheval"... De l'ironie, aussi: "Un jeune entraîneur aux idées novatrices. Joli pari." Et quelque chose de visionnaire, tout à coup: "On peut essayer, si ça se trouve il va nous sortir de la zone rouge et tout le monde sera content." 16 mois plus tard, ce n'est pas un hasard si cette réponse est la plus "likée".

Elu devant Luis Enrique et Paulo Fonseca

En plus d'avoir sécurisé un maintien serein, avec 9 points d'avance sur Auxerre, à mesure de 1,48 point par match dirigé sur ses 21 rencontres de championnat en 2022-2023, Roy a surpris tout son monde en prouvant qu'il avait visiblement passé ses 12 années loin des bancs à bien bosser. En installant un 4-2-3-1 sur lequel tout le monde s'est cassé les dents, le fameux jeune entraîneur aux idées novatrices, pour sa toute première saison complète depuis 2010-2011 (et la deuxième seulement de sa carrière), a propulsé Brest en Coupe d'Europe pour la première fois de son histoire (reste désormais à savoir laquelle). Le tout avec un jeu porté vers l'avant, dans le sillage d'un Romain Del Castillo injouable, lequel évolue dans l'ombre d'un Pierre Lees-Melou qui a pris toute la lumière.

Pour beaucoup, un bon entraîneur est d'abord quelqu'un qui parvient à tirer le maximum de chaque joueur en même temps. Et c'est exactement ce que réalise Roy avec Brest, avec un effectif de ventre mou, à quelques individualités près. Un accomplissement inouï en fin de compte, qui lui a certainement valu de devenir l'entraîneur à récolter le plus de chants et de tifos à son effigie - les ultras brestois ont régalé à Le Blé cette saison. Mais surtout, d'avoir été reconnu par ses pairs, comme le meilleur entraîneur de la saison 2023-2024. Devant Luka Elsner (Le Havre), le convaincant Paulo Fonseca (Lille), un Franck Haise (Lens) certes moins à son avantage que la saison dernière, et le génie Luis Enrique (PSG). Ça mérite de beaux éloges.

Article original publié sur RMC Sport