Trois mois après sa nomination, Castex déçoit déjà certains macronistes

Le Premier ministre Jean Castex, le 28 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP
Le Premier ministre Jean Castex, le 28 septembre 2020 à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP

Jean Castex pourra se rassurer en se disant qu'il n'est ni le premier, ni le dernier à éprouver du mal à créer un lien avec sa majorité. Près de trois mois après sa nomination à Matignon, le Premier ministre peine à endosser son rôle de chef de file des députés macronistes et de leurs alliés. Au sein de La République en marche comme des groupes MoDem et Agir, Jean Castex suscite comme un début de déception.

Lorsqu'il remplace Édouard Philippe, l'ancien maire de Prades se présente comme un homme proche des "territoires" et cultivant une forme de droiture. Quitte à en faire un chouia trop sur cette thématique, censée compenser les lacunes d'Emmanuel Macron. "Il fallait faire du gros rouge qui tâche", concédait récemment un député LaREM auprès de BFMTV.com.

"Un super collaborateur"

Le costume de patron autoproclamé de la majorité, toutefois, ne convainc pas pour l'instant. "Jean Castex n'a pas de ligne politique. C'est un super collaborateur", raille un autre membre de la majorité auprès de BFMTV. "Il n'imprime pas, il dit qu'il est content d'être là et on ne retient rien!", s'agace un cadre de LaREM. Chez les anciens du groupe, on ne se prive pas de tacler ce Premier ministre toujours à la recherche de ses marques.

"J'ai l'impression qu'en quelques lignes de force, nous pouvons proposer un projet de société. Celui de Jean Castex, je ne le comprends pas, je n'ai même pas la conviction qu'il existe", affirme le député EDS des Deux-Sèvres Guillaume Chiche.

Pour ne rien arranger, la présence de fortes personnalités au sein du gouvernement, notamment Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, sape l'autorité du Premier ministre. L'insolante popularité d'Édouard Philippe n'aide pas non plus.

Certains de ses prédécesseurs, peu nombreux, ont cependant connu pire destin, comme Edith Cresson par exemple, dénigrée d'entrée de jeu par les barons de sa propre majorité. Rien de tel pour Jean Castex, ce qui n'empêchent pas les plus sceptiques de se demander s'il restera en poste jusqu'à la présidentielle de 2022.

Article original publié sur BFMTV.com