Trois créatrices de bijoux qui bravent la crise

Charlotte Chesnais a confié à l’architecte Anne Holtrop le soin d’imaginer une boutique conçue comme une expérience.
Charlotte Chesnais a confié à l’architecte Anne Holtrop le soin d’imaginer une boutique conçue comme une expérience.

Ce ne sont pas des nouvelles venues dans le monde de la joaillerie. Leurs signatures bénéficient depuis plusieurs années d'une renommée grandissante au sein de cercles choisis. Et pourtant, alors que la virtualisation des échanges et des achats semble devenir une norme imposée par l'interminable vague des confinements et des couvre-feux, ces créatrices ont fait le choix de la boutique en nom propre. Cette décision, qui a priori semble audacieuse, chacune la justifie différemment.

Rue d'Alger, l'espace conçu par l'architecte Anne Holtrop est un événement, puisqu'il constitue le tout premier point de vente en nom propre de Charlotte Chesnais. La jeune prodige de la joaillerie a voulu un endroit développant une expérience aussi étrange que belle. Les 36 mètres carrés du lieu s'articulent autour de deux monolithes dont les transparences animées semblent vouloir nous raconter la vigueur souterraine de la vie minérale. « J'achète très peu en ligne, avance la créatrice, qui a pourtant la faveur des plateformes de e-commerce spécialisées. Je préfère aller au cinéma plutôt que de regarder Netflix. Je préfère aller au restaurant plutôt que de me faire livrer à domicile. »

Ici surtout les clientes trouvent des réponses aux questions qu'elles ne se posaient peut-être pas. Oui, la fabrication est française. Non, rien n'est délocalisé. L'argent, le vermeil et l'émail coloré bénéficient du temps nécessaire pour prouver leur pertinence au côté des pièces forgées dans un or [...] Lire la suite