Le triomphe discret de Bannon

Steve Bannon, à Washington, le 20 janvier.

Malgré son influence sur le plan sociétal, le très droitier conseiller de Trump, sur la sellette, n’a pas réussi à convaincre le Président sur les questions économiques.

«On verra bien ce qui se passera au sujet de M. Bannon.» Le diable reste au purgatoire. Mardi, lors de son ahurissante conférence de presse (lire ci-contre), le président américain a été ambigu sur la confiance qu’il accordait au plus sulfureux de ses conseillers, Steve Bannon, dont les médias ne cessent d’annoncer le départ imminent. Certes, Trump a assuré que l’ex-banquier de Goldman Sachs reconverti en gourou nationaliste restait «un ami», et juré que ce dernier n’était «pas un raciste». Tout en diminuant son importance, rappelant que le stratège s’était rallié «très tard» à son panache peroxydé. Bannon, qui s’était targué durant l’année électorale d’avoir fait de son site, Breitbart News, la «plateforme de l’alt-right», avait effectivement pris les rênes de la campagne Trump dans sa dernière ligne droite. Et impulsé une rhétorique populiste aux sous-entendus racistes et antisémites, pour arracher le morceau auprès des électeurs blancs et pauvres de la Rust Belt désindustrialisée.

Ce week-end, alors que l’Amérique sous le choc des événements de Charlottesville attendait de son président une réaction ferme contre l’alt-right, Bannon l’aurait à nouveau mis en garde contre une condamnation trop sévère de cette frange suprémaciste, qu’il voit comme une composante non négligeable du trumpisme. Pour la plupart des observateurs et la majorité des caciques du Parti républicain, la mansuétude de Trump envers ces groupuscules nazifiés est directement imputable à Bannon. Rupert Murdoch, propriétaire de la chaîne conservatrice Fox News, aurait enjoint le Président à se débarrasser de lui. Mais l’ancien trader tient bon dans une Maison Blanche ressemblant à The Apprentice, où chaque conseiller est sur un siège éjectable. Dans sa war room à deux pas du Bureau ovale, Bannon a déclaré la guerre aux «démocrates de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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