Trimestriel La Recherche : "Intelligence artificielle", disponible chez les marchands de journaux et dans les librairies

"Une question de souveraineté", c'est l'édito du nouveau trimestriel La Recherche par son rédacteur en chef Philippe Pajot, un magazine-livre disponible en kiosque et dans les librairies.

Le domaine de l’intelligence artificielle est à la main de gigantesques entreprises, pour l’essentiel américaines. Et quand il s’agit de mettre des données sensibles – dans le cadre de la Plateforme des données de santé (Health Data Hub) – sur des serveurs américains, des problèmes de souveraineté surviennent.

L'enjeu n'est pas que technique

En septembre 2023, le gouvernement français a lancé un Comité de l’intelligence artificielle générative, censé éclairer les pouvoirs publics dans un contexte où "la bataille pour la souveraineté passe par la maîtrise des algorithmes".

L’enjeu n’est pas que technique. Plusieurs travaux de recherche ont montré que les IA génératives telles que ChatGPT et Dall-E 2 (OpenAI), Gemini (Google), ou LLaMa (Meta), produisaient des contenus alignés sur des visions et valeurs très américaines (1). Et que dire de la Chine, qui sort des agents conversationnels à tour de bras ? Les autorités chinoises ont approuvé quatorze grands modèles de langue (LLM) pour l’utilisation publique, et l’on estime qu’il y en aurait plus d’une centaine en préparation dans les entreprises et universités du pays.

Les serveurs de Microsoft, l'hégémonie de Nvidia

Les Européens tentent de réagir, en proposant des régulations pour limiter la casse (lire p. 31), ou en lançant des sociétés afin de rivaliser avec la suprématie des gros groupes. Ainsi, Mistral AI, créée en avril 2023 par des chercheurs français (avec des investisseurs américains), a déjà levé près d’un demi-milliard d’euros ; le laboratoire français Kyutai, annoncé à l’automne, doit aussi contribuer au développement d’outils correspondant à des normes et valeurs plus européennes (ses principaux financeurs sont Xavier Niel, fondateur d’Iliad, Rodolphe Saadé, dirigeant de l’armateur CMA CGM, et Eric Schmidt, ex-PDG de Google).

La philosophie d’ouverture prônée par ces nouveaux venus est importante : "Les modèles ouverts permettent au public de s’en servir sans restriction (…) et à la communauté scientifique[...]

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