Tribune de soutien à Gérard Depardieu : ses détracteurs répondent avec une archive de Blanche Gardin

Une archive datant de 2017 est remise au gout du jour par les détracteurs de la tribune de soutien d’artistes à Gérard Depardieu.
Capture d’écran Youtube Une archive datant de 2017 est remise au gout du jour par les détracteurs de la tribune de soutien d’artistes à Gérard Depardieu.

CULTURE - Une stratégie de défense qui fait grincer des dents. En réaction à la tribune publiée lundi 25 décembre sur Le Figaro pour soutenir Gérard Depardieu, plusieurs voix s’élèvent désormais pour dénoncer le traitement de faveur réservé par les signataires de ce texte au « dernier monstre sacré du cinéma ». Alors que l’acteur est visé par plusieurs plaintes pour viol et agressions sexuelles, ces personnalités demandent la fin du « lynchage qui s’abat » sur lui.

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Pour répondre et critiquer cette tribune, certains ont choisi d’exhumer une archive de la 29e nuit des Molières, qui avait eu lieu en mai 2017 à Paris. Ce soir-là, l’humoriste et comédienne Blanche Gardin s’était fendue d’un sketch particulièrement aiguisé contre les artistes accusés de violences sexuelles et notamment les réalisateurs intouchables « qui violent des gosses ». Un tacle à peine voilé à l’époque pour Roman Polanski, même si Blanche Gardin ne cite jamais le réalisateur de Rosemary’s Baby de manière directe lors de ce sketch.

Cette vidéo dont un extrait d’un peu moins d’une minute est beaucoup partagé ce mardi 26 décembre trouve un nouvel écho après ces quelques mots signés par les défenseurs de Gérard Depardieu. « Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. (...) Se priver de cet immense acteur serait un drame, une défaite. La mort de l’art », écrivent-ils.

Un argument auquel Blanche Gardin avait répondu par une pirouette humoristique pour ridiculiser l’éternel débat : « peut-on séparer l’homme de l’artiste ? ». « C’est bizarre cette indulgence qui s’applique seulement aux artistes ? », questionnait alors l’humoriste dans la vidéo visible ci-dessous. « On ne dit pas d’un boulanger : ’oui c’est vrai, il viole un peu des gosses dans le fournil, mais bon, il fait une baguette extraordinaire’ ».

Une prise de parole qui avait provoqué un mélange de rire et de malaise dans l’assemblée, à l’image de son voisin de scène, l’acteur Gaël Kamilindi.

« Blanche Gardin avait déjà tout dit »

« Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? Blanche Gardin remet cette thèse en perspective », peut-on lire ce mardi sur X (ex-Twitter), au même titre que la phrase « Blanche Gardin avait déjà tout dit ».

Certains se sont montrés bien plus ironiques, à l’image de ce tweet demandant de mettre fin au « lynchage de notre meilleur Boulanger Depardieu qui faisait de super croissants ».

Même la députée européenne socialiste Aurore Lalucq y est allée de son message, vidéo de Blanche Gardin à l’appui, pour dénoncer le propos des auteurs de cette tribune de soutien.

Également critiquée pour l’absence de mention des femmes potentielles victimes des agissements de l’acteur de 74 ans, la tribune publiée dans Le Figaro se termine toutefois sur un message clair concernant l’avenir de Gérard Depardieu : « Le reste, tout le reste, concerne la Justice ; que la Justice. Exclusivement ».

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