TRIBUNE. "La recherche clinique a ses limites"

Voici sa tribune : "Faut-il revoir notre stratégie médicale ? Avec la crise du Covid-19, le grand public a pu découvrir les débats auxquels se livrent médecins et scientifiques, parfois outrancièrement simplifiés dans les médias. En ma qualité de médecin universitaire, il me semble que des questions essentielles ont été posées. Ces questions portent sur la place des essais cliniques et des publications scientifiques dans l'exercice de la médecine, mais aussi dans la concurrence entre médecins et entre laboratoires.

Les discussions sur l'hydroxychloroquine montrent les bénéfices et les limites de la médecine fondée sur les preuves, c'est-à-dire de la démonstration de l'efficacité d'un traitement. En situation d'urgence, trouver un équilibre entre méthodes rigoureuses et obtention rapide de résultats est un véritable défi. Certains diront qu'il n'est pas éthique de proposer une substance sans un niveau élevé de preuve d'efficacité. D'autres soutiendront que, confronté à une maladie avec un pronostic vital engagé, il n'est pas éthique de ne pas proposer de traitement, même si l'on n'est pas certain de son efficacité.

Or le problème n'est pas spécifique à l'hydroxychloroquine. De nombreuses molécules peu coûteuses pourraient avoir un intérêt mais ne sont pas étudiées. Pourquoi ? Parce que les études sont chères, elles aussi, et le retour sur investissement faible. C'est pourquoi, d'ailleurs, la majorité des essais sont pilotés par l'industrie. Et quand un essai thérapeutique est...


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