TRIBUNE. "CFCM : la fin du modèle républicain français"

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), annonçait dimanche dernier qu'un accord entre les fédérations musulmanes avait été trouvé afin de signer une "charte des principes" de l'islam de France. Répondant aux exigences formulées par l'Élysée en automne, ce texte s'apparente à une déclaration d'allégeance aux principes républicains : rejet de l'instrumentalisation politique, égalité homme-femme, non-ingérence des États étrangers…

Si elle n'est avalisée que par cinq des neuf fédérations composant le CFCM à ce jour, la charte doit déboucher sur la constitution d'un Conseil national des imams dont la vocation sera de "labelliser" les religieux exerçant en France.

Aujourd'hui comme hier, le pouvoir politique a l'ambition de contrôler l'influence religieuse. Différents épisodes historiques, de Philippe le Bel et son conflit avec Boniface VIII jusqu'à Napoléon Ier et sa convocation de notables juifs en 1806, résonnent avec la volonté actuelle de l'exécutif. Malgré des contextes bien différents, la logique sous-jacente est identique : orienter les croyants vers une forme de religion jugée compatible avec les principes et valeurs du pays. Le pouvoir tente de favoriser certaines exégèses pour influencer les comportements de ses sujets.

Alors que la tradition républicaine française avait progressivement séparé l'Église et l'État, cette résurgence d'un pouvoir investissant le champ théologique pose de nombreuses difficultés.

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De nombreux prédicateurs son...


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