TRIBUNE. Affaire Griveaux : "ll y a quelque chose de pourri dans notre démocratie"
Voici la tribune de Mathias Chichportich : "ll y a quelque chose de pourri dans notre démocratie. Quoi qu’on pense de Benjamin Griveaux le torrent de boue qui accompagne le retrait de sa candidature illustre le symptôme d’un mal profond : le mariage d‘une idéologie qui impose de "tout dire" avec des technologies qui permettent de "tout voir". Entre les sociétés d’Ancien régime – celles du secret généralisé – et les sociétés totalitaires – celles de la transparence absolue – se situent les sociétés démocratiques. Elles protègent l’individu en garantissant des droits attachés à sa personne – la vie privée, l’image, la présomption d’innocence – et assure la transparence par la protection d’une presse libre et indépendante.
Conséquence : notre intimité est par principe protégée et ce n’est que par exception, s’il existe un fort soupçon que nous ayons commis un crime ou un délit que l’on peut briser le secret de nos correspondances ou de nos communications. S’agissant des personnalités politiques, la révélation prudente d’un fait d’intérêt public peut également justifier la violation de la vie privée.
Or de quel intérêt public est-il ici prétendument question ? Du décalage qu’il existerait entre les valeurs familiales prônées par l’homme public et le comportement de l’homme privé. Mais encore faut-il pour être légale (et donc légitime) que l’atteinte à l’intimité soit strictement nécessaire et proportionnée à l’objectif poursuivi. Or qui peut sérieusement soutenir que la révélati...