Sur les travailleurs détachés, le forcing de Macron ne paye qu’à moitié

Des travailleurs détachés lituaniens à STX Saint-Nazaire.

Réunis lundi, les ministres du Travail des pays de l’UE n’ont toujours pas trouvé d’accord sur la révision de la directive. Mais la détermination du président français laisse d’ores et déjà entrevoir des avancées.

Lundi soir à Luxembourg, les ministres du Travail de l’UE n’étaient toujours pas parvenus à un compromis sur la révision de la directive de 1996 sur les travailleurs détachés à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Faut-il parler de défaite pour Emmanuel Macron qui a fait du durcissement de ce texte, devenu emblématique d’une Europe sociale défaillante, un symbole de «l’Europe qui protège» ? Il est trop tôt pour le dire, puisque les Vingt-Huit se retrouveront une nouvelle fois début décembre afin d’essayer d’accorder leurs violons. Reste que le chef de l’Etat, en exigeant un durcissement du texte, a au moins forcé la très grande majorité des capitales européennes à admettre qu’il fallait lutter contre les abus et surtout les fraudes. C’est que, suite aux élargissements de 2004 et 2007, cette directive s’est révélée totalement inadaptée à la réalité des entreprises d’Europe de l’Ouest, jouant sur le différentiel de salaire et de cotisations sociales entre pays membres.

Dumping

En faisant monter les enchères, le Président a non seulement rendu la proposition de révision de la Commission (soutenue par le Parlement européen), qu’il a bloquée en juin, acceptable par la plupart des pays d’Europe de l’Est (1), ce qui n’était pas acquis, mais a aussi réussi à faire passer plusieurs amendements importants afin de lutter contre le dumping social. Un dumping très limité, le détachement des travailleurs ne concernant que 0,4 % équivalent temps pleins de l’emploi salarié dans l’UE et la moitié des détachés provenant des pays les plus riches de la zone. Quelques secteurs sont particulièrement touchés par la concurrence de la main-d’œuvre à bas coût provenant des pays d’Europe de l’Est, comme celui des abattoirs.

Jusqu’à présent, un travailleur détaché dans le cadre d’une (...)

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