Le travail forcé génère des profits record

Depuis 2014, le montant total des profits illégaux tirés du travail forcé a augmenté de 64 milliards de dollars (59 milliards d’euros), soit une hausse de 37 %. Un bond spectaculaire qui s’explique à la fois par l’augmentation du nombre de personnes forcées à travailler et par les profits plus élevés générés par ce type d’exploitation du travail humain, explique Bloomberg.

“Les personnes victimes du travail forcé sont soumises à de multiples formes de coercition, la rétention délibérée et systématique des salaires étant l’une des plus courantes”, a indiqué mardi 19 mars à Genève Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), en présentant le rapport que l’agence vient de publier sur le sujet.

Intitulée “Profits et pauvreté : l’économie du travail forcé”, cette étude estime qu’en 2021 quelque 27,6 millions de personnes ont été soumises au travail forcé “un jour donné”. “Ce chiffre correspond à 3,5 personnes pour 1 000 habitants”, précise l’OIT, qui définit le travail forcé comme “tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré”.

Prostitution

Les bénéfices liés au travail forcé sont réalisés pour la plus grande part en Europe (84 milliards de dollars) et dans la région Asie-Pacifique (62 milliards de dollars), souligne Bloomberg. Viennent ensuite le continent américain (plus de 50 milliards), l’Afrique (20 milliards) et les pays arabes (18 milliards).

L’OIT estime que la prostitution représente plus des deux tiers du total de ces profits illégaux, même si elle ne concerne qu’un peu plus du quart des victimes du travail forcé. L’“exploitation sexuelle commerciale” rapporterait 27 252 dollars de profit par victime, explique le rapport, contre 3 687 dollars pour les autres formes de travail forcé.

“Le travail forcé perpétue les cycles de pauvreté et d’exploitation, et porte atteinte à la dignité humaine. Nous savons aujourd’hui que la situation n’a fait qu’empirer”, a commenté le directeur général de l’OIT, avant d’inciter la communauté internationale à “s’unir d’urgence pour prendre des mesures afin de mettre fin à cette injustice”.

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