Le travail détruit-il notre humour ?

Cette mise en sommeil du rire durant la vie active est d'autant plus dommageable que la gaieté est bonne pour la santé.
Cette mise en sommeil du rire durant la vie active est d'autant plus dommageable que la gaieté est bonne pour la santé.

La vie active rend le sens de l'humour mollasson : voilà le triste constat dressé par une étude de l'université de Stanford, relayée par nos confrères de Courrier international mardi 13 octobre 2020. Les auteurs de l'étude, Jennifer Aaker et Naomi Bagdonas, se sont en effet rendu compte qu'un enfant de 4 ans riait en moyenne 300 fois par jour, soit près de 10 fois plus qu'un quadragénaire. La courbe du ricanement dégringolerait à partir de 23 ans, ce qui correspond peu ou prou à l'âge d'entrée dans la vie active. Mais que les salariés se rassurent : le sourire reviendrait aux lèvres au moment de la retraite.

L'humour est un superpouvoir très sous-estimé

« En clair, lorsque nous arrivons sur le marché du travail, terminé la rigolade. On ne recommence à rire qu'à 70 ans, ce qui nous laisse 47 années très sérieuses », développent les deux universitaires, qui se sont basés sur un panel de 1,4 million d'individus vivant dans 166 pays différents.

Cette mise en sommeil du rire durant la vie active est d'autant plus dommageable que la gaieté est bonne pour la santé. « L'humour est un superpouvoir très sous-estimé », assure en effet Jennifer Aaker, coautrice de l'étude. Selon elle, le sens de l'humour réduit le stress dans le cerveau et plaît aux recruteurs. Ces derniers seraient en effet 98 % à prendre en compte cette qualité dans leur choix de recrutement. Et nul besoin de débiter dix blagues à la minute dans l'open space, il suffit d'être « joyeux » pour faire mouc [...] Lire la suite