Transat Jacques Vabre : Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse s’imposent sur le Maxi Banque Populaire

Sébastien Josse (à gauche) et Armel Le Cléac’h ont remporté dimanche 12 novembre la Transat Jacques Vabre. Il s’agit de la première grande victoire en multicoque pour le second, immense figure de son sport encore jamais titrée.
LOIC VENANCE / AFP Sébastien Josse (à gauche) et Armel Le Cléac’h ont remporté dimanche 12 novembre la Transat Jacques Vabre. Il s’agit de la première grande victoire en multicoque pour le second, immense figure de son sport encore jamais titrée.

VOILE - 14 jours, 10 heures, 14 minutes et 50 secondes plus tard, ils ont sorti les fumigènes. Partis il y a deux semaines du Havre, à 14 000 kilomètres de là, les skippeurs Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse sont arrivés à Fort-de-France, en Martinique, ce dimanche 12 novembre à la barre du Maxi Banque Populaire en vainqueurs de la prestigieuse Transat Jacques Vabre. « C’est une joie énorme, car cela fait longtemps qu’on voulait cette grande victoire », a témoigné le premier, 46 ans, signe de son « soulagement » après de nombreuses déceptions sportives.

Sur la Transat Jacques Vabre, les sargasses sont le cauchemar des skippers

Leur Ultim, un multicoque de 32 mètres de long, est entré dans la baie de Fort-de-France dans la nuit martiniquaise à 18 h 19 heure locale ce dimanche, peu de temps avant ses rivaux et au terme d’une course-poursuite haletante. Son passage de ligne a été signalé à la foule dense rassemblée sur le ponton d’honneur à quelques centaines de mètres par plusieurs coups de canon, avant que des feux d’artifice soient tirés.

« Il fallait aller la chercher, il y a eu un gros match, la pression de François (Gabart)… On était en symbiose avec Armel, toujours dans la bonne humeur et c’est ce qui a fait la différence », a d’ailleurs confirmé Sébastien Josse, 48 ans. Et pour cause : leur premier poursuivant, le SVR Lazartigue du tandem François Gabart et Tom Laperche, déjà deuxième en 2021, a passé la ligne cinq heures plus tard seulement, à 23 h 10 locales.

Un mano à mano génial

Un dénouement logique après des jours à se tirer la bourre pour les deux machines océaniques les plus récentes de la flotte Ultim, mises à l’eau quelques mois avant la précédente édition de la Transat Jacques Vabre, il y a deux ans.

D’abord inséré en embuscade le long de la façade atlantique, le « Banque Pop » a pris la tête de la flotte au passage à Madère, à la faveur de conditions météo idéales et d’un choix stratégique audacieux : il a été le seul voilier à contourner l’île par le nord.

Rattrapés dans l’Atlantique Sud par François Gabart et Tom Laperche, puis dépassés brièvement à hauteur de l’île de l’Ascension, petit bout de terre perdu au milieu de l’océan, Le Cléac’h et Josse ont su profiter des meilleures performances de leur voilier au portant, c’est-à-dire quand le vent vient de l’arrière du navire. Filant sur l’eau à plus de 30 nœuds, soit 55 km/h de moyenne pendant plusieurs jours au large du Brésil, le Maxi Banque Populaire XI a réalisé une fin de course parfaite pour combler puis creuser son écart avec SVR.

Le « soulagement » d’Armel Le Cléac’h

« Le film s’est super bien déroulé. Sébastien et Armel ont été hyper solides, très décontractés tout au long de la course et concentrés sur leur sujet », s’est réjoui Ronan Lucas, directeur de l’équipe Banque Populaire, auprès de l’Agence France presse.

Grâce à ce périple de 14 jours mené tambour battant depuis la Normandie, Le Cléac’h a remporté sa première Transat Jacques Vabre en huit participations. Il s’agit aussi de son premier sacre majeur sur un multicoque. Vainqueur en monocoque du Vendée Globe en 2017, ce Breton père de deux enfants est l’une des figures de la course au large depuis le début des années 2000 et son premier sacre sur la Solitaire du Figaro (2003). Mais devenu skipper principal des multicoques de Banque Populaire en 2013, il a longtemps joué de malchance sur les trimarans.

En 2014, victime d’une blessure à une main, il est remplacé à la dernière minute par Loïck Peyron, qui remporte la Route du Rhum. En 2018, toujours sur le Rhum, il a chaviré après deux jours de course et frôlé la mort. Et l’année dernière « il y a eu encore une Route du Rhum compliquée ».

« C’est un athlète de très haut niveau et un grand champion. Mais en multicoque, il n’avait jamais eu la chance de pouvoir montrer à tout le monde ce qu’il savait faire », a resitué Ronan Lucas. Et l’intéressé de confirmer, en évoquant l’échec de l’an passé : « On a cassé une dérive et fait demi-tour. Cette victoire est un soulagement. »

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