Tramadol : 9 personnes sur 10 ignorent qu'une surdose peut être mortelle

La consommation de Tramadol peut exposer les patients à une surdose potentiellement mortelle. Un anti-douleur à prendre donc modérément et sous supervision médicale.

White capsules or Tablets in the hand and on the palm of a girl or woman, close-up. Taking vitamins, painkillers, medications, and dietary supplements. The concept of disease prevention and treatment, healthcare and medicine. Planning for pregnancy.

Efficace contre certaines douleurs aiguës et chroniques, le Tramadol est la substance opioïde la plus délivrée en France (près de 5 millions de patients). Mais sa consommation massive n’en fait pas moins un médicament à risque. Comme le rappellent les autorités sanitaires, il ne faut surtout pas dépasser les 400 mg par jour. Un nombre ignoré par la plupart des patients. Selon un ancien sondage, mené par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) et publié en 2022, 9 personnes sur 10 ignoraient le risque d’arrêt respiratoire lié à une surdose. Un phénomène pouvant entraîner la mort.

Cet état des lieux inquiétant rappelle donc toute la nécessité à mieux informer les patients à ce sujet. Car outre le risque d’arrêt respiratoire, la prise de Tramadol expose également les patients à de nombreux effets indésirables. Comme l’a rappelé UFC-Que Choisir, les nausées, vomissements et constipation sont fréquents tout comme les somnolences, vertiges et une diminution de la pression artérielle, bien souvent à l’origine de chutes ou d’accidents. D’autres effets secondaires, plus rares, peuvent également survenir comme des convulsions, de l’hypoglycémie et des troubles cardiaques.

VIDÉO - Dr Christian Recchia : "Nous sommes parmi les pays qui consomment le plus d’antibiotiques. C’est une catastrophe"

Attention au phénomène de dépendance

Sur son site Internet, l’OMS a également tenu à rappeler qu’un usage prolongé, abusif ou sans supervision médicale de ce médicament peut mener à une addiction, un phénomène qui se caractérise par un puissant désir de consommer des opioïdes, qui se traduit par une capacité réduite d’en contrôler la consommation, une augmentation de la priorité accordée à la consommation au détriment d’autres activités et la persistance de la consommation en dépit de ses méfaits ou de ses conséquences négatives. C’est pourquoi, depuis avril 2020, la durée maximale de prescription du Tramadol est de trois mois. Une durée qui devrait permettre de limiter le mésusage et les risques de dépendance.

À noter que l’on peut éviter la mort par surdose d’opioïdes en appliquant à la victime les règles de secourisme élémentaires et en lui administrant rapidement de la naloxone. La naloxone est un antidote qui, à condition d’être administré à temps, inverse les effets d’une surdose d’opioïdes.

VIDÉO - Togo : la consommation de drogues en milieu scolaire, un fléau qui inquiète