Traitement contre le Sida : le groupe Gilead interpellé par 300 personnalités pour baisser les prix
VIH - En 2022, 630 000 personnes dans le monde sont mortes à cause de maladies liées au Sida, selon les chiffres de l’ONUSIDA. Pour en venir à bout de ce fléau, 300 personnes (scientifiques, responsables politiques, célébrités et militants) prennent position pour que les traitements contre la maladie soient plus largement disponibles.
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Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi 30 mai, ils appellent le groupe pharmaceutique américain Gilead à rendre accessible son traitement contre le VIH. Parmi les signataires, on retrouve l’ex-présidente du Mali Joyce Banda, l’actrice américaine Sharon Stone ou la chercheuse Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus dans les années 1980.
Leur but ? Éviter une répétition de la catastrophe sanitaire du début de la pandémie du Sida, qui « a pris 12 millions de vies » dans le monde à cause de l’inaccessibilité des traitements existants, selon les auteurs.
Un traitement qui pourrait « changer la donne »
Tous ont uni leurs voix dans une lettre directement adressée à Daniel O’Day, patron du groupe. Dans celle-ci, ils félicitent le travail de l’entreprise pour le développement d’un nouveau traitement à partir de la molécule lenacapavir, qui pourrait « changer la donne » dans la lutte contre le VIH. Approuvé depuis 2022 par les autorités sanitaires américaines et européennes, ce traitement est jugé prometteur car il ne nécessite que deux injections par an chez les personnes infectées par le virus.
« Une injection deux fois par an pourrait constituer un changement radicalement positif pour les personnes confrontées à la stigmatisation, pour les jeunes femmes qui se battent pour prendre contrôle de leur propre corps, pour les personnes LGBTQ confrontées à la criminalisation et à la discrimination, pour les travailleurs du sexe et pour les personnes qui s’injectent des drogues », espèrent les signataires.
Partager le traitement avec « l’ensemble du Sud Global »
Les auteurs du texte évoquent notamment l’utilité de ce traitement pour les habitants de pays pauvres ou en cours de développement, en particulier sur le continent africain où vivent, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), deux tiers des personnes infectées par le VIH.
Avec le traitement de Gilead, le sida pourrait donc « cesser d’être une menace de santé publique d’ici à 2030 », estiment-ils. Mais « pour le moment, Gilead n’a pas fait en sorte que cela puisse être le cas », regrettent les signataires.
Ils demandent donc au laboratoire de partager ce traitement avec « l’ensemble du Sud Global », incluant les pays à faibles mais aussi moyens revenus. Ainsi, ils souhaitent que l’entreprise accorde des licences pour des versions génériques par l’intermédiaire de la Medicines Patent Pool, comme ce fut le cas dans le passé pour les traitements contre le VIH et l’hépatite C. « Vous pouvez façonner l’histoire » finissent-ils par écrire pour conclure leur lettre, avec l’espoir d’eux aussi pouvoir changer la donne.
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