Cinémas, hôpitaux... et trains ? L'inquiétante prolifération des punaises de lit en France

Une prolifération inquiétante, qui touche désormais de nombreux lieux. Depuis les années 1990, les punaises de lit sont en pleine recrudescence en France, à tel point que la présence de ces insectes de seulement quelques millimètres ne se cantonnent plus aux simples matelas et linge de lit. Ces dernières semaines, les exemples d'apparition de punaises de lit dans des lieux publics se sont d'ailleurs multipliés.

Les trains pointés du doigt

Dernier en date, vendredi 23 septembre, lorsqu'une utilisatrice de X (anciennement Twitter) qui se trouvait à bord d'un train Ouigo qui reliait l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle à la gare de Lille-Flandres a interpellé la SNCF sur la possible présence d'une punaise dans la rame.

"10 ou 15 minutes avant l'arrivée à Lille-Flandres, je remarque une petite bestiole qui se promenait un petit peu sur le siège. Je me posais la question si c'était pas une punaise de lit. J'ai filmé et envoyé à deux amis qui m'ont bien confirmé", explique Irina, la passagère, auprès de BFMTV.

Interrogée par BFM Business, la SNCF conteste la présence de punaises de lit dans ses trains. "À ce jour, nous n’avons eu aucune présence confirmée de punaises de lit dans nos TGV ces derniers mois. C’est un risque sur lequel nous sommes particulièrement vigilants, nous prenons chaque signalement au sérieux et aucun risque n’est pris", explique l'opérateur.

La SNCF met également en avant son protocole strict de désinfection "des nuisibles (cafards, fourmis, …), y compris les puces de lit, que nous suivons scrupuleusement" dans les TGV.

Ce n'est pourtant pas le premier exemple d'internaute qui pense avoir identifié une punaise de lit dans une rame de train. Avant-dernier en date, mardi 19 septembre. "Seraient-ce des punaises de lit dans vos trains?????", écrivait une internaute, avec deux photos d'un insecte sur les sièges d'un train parti de la gare de l'Est à Paris.

Cinémas, hôpitaux...

Plus tôt cet été, c'est le cinéma UGC de Bercy Village qui a été pointé du doigt par le témoignage de Nawal, une habituée de cette salle parisienne, qui expliquait avoir été piquée lors d'une séance. "Les salles impaires en bas, UGC de Bercy Village, sont infestées de punaises de lit, attention!" a écrit la cinéphile sur Twitter (nouvellement X).

Auprès du Parisien, cette dernière a décrit son calvaire après être sortie du cinéma. "Je me grattais au sang, je ne dormais pas de la nuit", raconte-t-elle. Elle assure que des employés du cinéma lui ont confirmé que "les salles sont infestées de nuisibles" et que l'établissement a déjà reçu "plusieurs signalements".

Une situation qui a poussé UGC à présenter publiquement ses excuses sur le même réseau social. "Si un nouveau signalement est remonté par les spectateurs à nos équipes, la procédure d'urgence prévue à cet effet (traitement complet à la vapeur sèche à 180° puis contrôle canin, NDLR) sera à nouveau immédiatement enclenchée afin de les éradiquer", peut-on lire.

Encore plus grave, les hôpitaux et leurs services d'urgences semblent également frappés par le phénomène. Début septembre, les urgences de Boulogne-sur-Mer, infestées de punaises de lit, ont ainsi dû fermer pendant 24h afin de désinfecter les lieux.

Plus tôt dans l'année, les urgences de l'hôpital lyonnais Édouard Herriot ont également été touchées par le phénomène. C'est un infirmier de l'établissement qui a directement contacté BFM Lyon, expliquant qu'après le passage d'un patient infesté, "la direction ne voulait pas faire intervenir une société de désinfection."

Plus grande résistance

Dans un rapport publié en juillet dernier, l'Anses indiquait que plus d'un foyer sur six en France, peu importe le niveau de revenus, ont été infestés par les punaises de lit.

Entre 2017 et 2022, 11% des ménages français auraient été infestés, selon un sondage Ipsos réalisé en juillet dernier pour un groupe de travail mis en place par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

L'Agence a calculé le coût de la lutte à l'échelle nationale pour les seuls ménages français. Il a atteint 1,4 milliard d'euros pour la période 2017-2022, soit 230 millions d'euros par an en moyenne.

Interrogé par BFMTV, Ivan Rimbaud, administrateur de la Chambre Syndicale Dératisation Désinfection Désinsectisation, estime que la prolifération peut être liée à la mauvaise utilisation par le grand public de produits chimiques.

"On a de la résistance avec les produits qui sont homologués aujourd'hui au niveau européen. Le problème, c'est qu'il y a des mauvais traitements, des mauvais usages du fait des particuliers qui ont utilisé des produits pas adaptés et qui ont favorisé la résistance des punaises de lit. Le problème est plus compliqué à régler aujourd'hui puisqu'il y a ce risque de résistance-là", termine-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Que faire en cas de punaises de lit ? Un expert répond