Trafic de drogue à Anvers : une enfant meurt lors d’une fusillade

“Ce que nous craignions depuis longtemps est arrivé. Une attaque dans le milieu de la drogue à Anvers a fait une victime. Et il ne s’agit pas d’un criminel abattu par un autre, mais d’une enfant innocente de 11 ans”, touchée par au moins une balle, au cours d’une fusillade qui visait sa maison, ce 9 janvier.

Comme le regrette l’éditorial de la Gazet van Antwerpen, le journal d’Anvers, cette issue tragique n’a malheureusement “rien d’étonnant”. Depuis 2016, la ville portuaire a connu près de 200 faits de violence liés au trafic de drogue, des événements particulièrement nombreux ces derniers mois – coups de feu, attaques au mortier d’artifice, voitures ou morceaux de façades qui explosent. Bien qu’à plusieurs reprises des personnes aient échappé de peu à une balle, ce décès est “une triste primeur”.

La ville est devenue le principal point d’entrée de la cocaïne en Europe, devant Rotterdam. Hasard du calendrier, les autorités belges ont annoncé ce 10 janvier le bilan de leurs saisies : au cours de l’année 2022, quelque 110 tonnes de cocaïne ont été interceptées dans le port d’Anvers. Et s’il s’agit d’un nouveau record, ce n’est qu’une fraction de la drogue en circulation.

Les mafias n’ont plus peur de la confrontation

“Il fait peu de doute que cette fusillade est liée au milieu de la drogue, explique le journal dans un autre article. L’oncle de la petite victime – le frère de sa mère – est Othman E.B., un Anversois exilé à Dubaï connu comme l’un des plus grands acteurs du trafic de cocaïne à l’échelle mondiale.”

Son frère et lui “sont recherchés dans le cadre de plusieurs grands dossiers liés à la drogue, ouverts à la faveur de l’opération SkyECC”. En 2021, la levée du cryptage de cette application de messagerie utilisée par des trafiquants avait fourni à différents services de police une montagne de données.

Malheureusement, regrette Joris van der Aa, spécialiste des affaires criminelles de la Gazet, la police fédérale belge “ne dispose pas d’assez d’effectifs pour traiter ces informations”. Selon lui, le sous-financement, depuis des années, de la police et de la justice a permis aux mafias de la drogue de “devenir si puissantes et sûres d’elles qu’elles n’ont plus peur de la confrontation avec les autorités”.

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