Trêve à Gaza : pourquoi le leader du Hamas tergiverse

Les négociations en vue de l’instauration d’une trêve dans la bande de Gaza pendant le ramadan se poursuivent au Caire, mais l’horloge tourne, le mois sacré du jeûne musulman devant débuter le 10 ou le 11 mars.

Alors que le président américain, Joe Biden, a appelé le mouvement palestinien à accepter un cessez-le-feu mardi 5 mars, le chef du Hamas dans l’enclave, Yahya Sinwar, “semble plutôt être en faveur d’une escalade” dans le but d’obtenir plus de concessions de la part de l’État hébreu, estime le quotidien israélien Ha’Aretz.

Israël a donné son accord de principe à un compromis concocté par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar portant sur un arrêt temporaire des combats pour six semaines, au cours desquelles le Hamas libérerait 40 des plus de 130 otages, vivants ou morts, qu’il retient encore, en échange de la libération de 400 prisonniers palestiniens détenus en Israël et de l’entrée massive d’aide humanitaire à Gaza.

Mais le Hamas réclame un cessez-le-feu permanent et le retrait des forces israéliennes de l’enclave, ce que le gouvernement israélien, qui s’est donné pour objectif d’éliminer le mouvement palestinien, refuse catégoriquement.

Le “pari” du pourrissement

Pour obtenir plus, Yahya Sinwar, dont les communications avec les leaders politiques du Hamas à l’extérieur de Gaza sont “sporadiques”, ferait le “pari” du pourrissement. Un calcul qui pourrait, par exemple, pousser le Hezbollah libanais, allié du Hamas, à augmenter l’intensité de son action militaire contre Israël, explique le quotidien :

“Aujourd’hui, en raison du caractère religieux du ramadan, Sinwar espère peut-être déclencher une conflagration régionale, enflammant Jérusalem et la Cisjordanie, et peut-être des manifestations de masse dans les pays arabes voisins.”

Dans cette perspective, l’attitude des autorités israéliennes concernant l’accès des fidèles musulmans au mont du Temple (lieu sacré pour les juifs et sur lequel est construite la mosquée Al-Aqsa) sera scrutée. Même si le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a annoncé, mardi 5 mars, qu’aucune restriction d’accès ne serait imposée aux Arabes israéliens, contrairement à ce que souhaitait son ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, ce dernier pourrait “attiser les tensions par d’autres moyens”.

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