"On est très fatigués" : après les coulées de boue, l'heure est au grand nettoyage dans la Somme

Plusieurs jours, voire des semaines, seront nécessaires afin de remettre en état les infrastructures des communes touchées. Pour les particuliers, l'heure va également être à la prise de contact avec les assureurs.

La Somme panse ses plaies. Trois jours après les intenses pluies qui ont touché le département et provoqué des coulées de boue spectaculaires et dévastatrices, de nombreuses communes et leurs habitants sont désormais contraints de procéder à un grand nettoyage. À Bray-sur-Somme, où de nombreuses habitations ont été inondées, les victimes oscillent entre tristesse et résignation.

"Ça s’appelle une vie, ça fait 20 ans qu’on est là donc il y a tout ce qu’on garde, tout ce qu’on range précieusement. Là, on est en phase de constater, d’être impuissant", confie Cécile à BFMTV, pointant un monticule d'affaires détruites et rendues inutilisables par l'eau et la boue.

Afin de rajouter un écueil supplémentaire à une situation déjà extrêmement délicate, cette dernière, tout comme bon nombre de ses voisins, ne dispose plus d'eau chaude ni d'électricité depuis mardi soir.

"On est très fatigués, et on se dit qu’on a encore tellement de choses à ranger, laver, stocker. Et ça va être l’épreuve de l’assurance où il va falloir tout lister", déplore-t-elle encore.

Dans cette commune d'un peu plus de 1 200 âmes, les infrastructures municipales ont également été touchées par la boue. Le gymnase, déjà inondé en 2018, nécessite la réquisition de neuf agents municipaux qui vont devoir travailler près d'une semaine afin de lui rendre son état initial.

"On y va à coup de jet d’eau, de raclette, afin d’enlever le plus gros de la boue une première fois. C’est une opération que l’on devra probablement répéter une seconde fois avant de pouvoir procéder au nettoyage", explique Patricia Blanchet, l'une des agentes mobilisées.

Pour sa part, le maire adjoint de Bray-sur-Somme déplore l'inaction des pouvoirs publics et appelle des représentants de l'État à se déplacer.

"Au moins venir voir sur le terrain. C’est sur le terrain qu’on discute, ce n’est pas autour d’une table", s'agace Jean-Michel Galland, toujours à BFMTV.

Dans la ville voisine de Sailly-Laurette, très durement touchée mardi, l'heure est également au nettoyage. Ici, c'est une entreprise spécialisée qui a été mandatée afin de déblayer la rue principale, dont le goudron a été quasi-intégralement arraché par la boue, bloquant les habitants chez eux depuis plusieurs jours.

C'est également dans ce village que de nombreux exploitants agricoles ont subi de lourdes pertes à la suite de ces coulées de boue. "C'est tout le travail de l'année qui est parti dans l'eau, des heures de travail qui partent en quelques minutes", nous disait Florence mercredi.

Et les éléments ne laissent que décidément très peu de répit aux locaux. Comme l'indique Le Courrier Picard, jeudi 23 mai, de nouveaux orages de grêle, qui ont une nouvelle fois provoqué des coulées de boue, ont été recensés.

Article original publié sur BFMTV.com