« TPMP » : les propos de Cyril Hanouna n’ont pas plu à la présidente de Radio France

Cyril Hanouna, animateur de TPMP s’est lancé, ce lundi 16 janvier, une diatribe sur le financement de l’audiovisuel public.
Capture d’écran C8 Cyril Hanouna, animateur de TPMP s’est lancé, ce lundi 16 janvier, une diatribe sur le financement de l’audiovisuel public.

MÉDIA - « La société du défouloir. » C’est la réponse, acerbe, de la présidente-directrice générale de Radio France, Sybile Veil, à la diatribe de Cyril Hanouna sur le financement de l’audiovisuel public. Ce lundi 16 janvier, l’animateur de Touche pas à mon poste s’est offusqué que les contribuables paient « 4 milliards d’euros de leur poche » par an à France Télévision et Radio France.

« Privatisez-moi ça ! », s’est-il emporté sur le plateau de l’émission de C8, comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous. Poussé par les encouragements de ses chroniqueurs, Cyril Hanouna a martelé : « Tous les ans, on donne 3 milliards 800 millions d’euros à France Télévisions et à Radio France. Et ça, c’est sans les pubs. Avec 4 milliards, on peut en faire des autos pour la police, on peut offrir quelques hôpitaux, on peut augmenter les enseignants… »

Les journalistes répliquent

Cyril Hanouna a poursuivi son monologue pendant plus de cinq minutes, au cours duquel il a aussi jugé inutile le travail fourni par les chaînes et stations radio du service public : « Et tout ça pour qu’on fasse leur boulot en plus. S’ils le faisaient, c’est pas nous aiderions les gens, qui dénoncerions les squats, les élèves qui sont mal, eux, ils font rien de tout ça, ils font que critiquer. »

Outre Sybile Veil, Samuel Peltier, directeur de France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur, a également fustigé les propos de l’animateur. « La honte, Cyril Hanouna, c’est vous et votre émission racoleuse ! Heureusement que France Télévision et le service public [sont] là pour offrir aux téléspectateurs une autre télévision que la vôtre ! »

De nombreux journalistes de France Télévisions et Radio France, en colère après cette séquence, lui ont répondu sur Twitter. « Oui Cyril Hanouna, je suis payé avec vos impôts. Et pour donner un exemple de ce qui nous différencie, sur 5 minutes nous aurions trouvé le temps d’avoir un point de vue contradictoire et d’expliquer ce qu’est un média public », a répliqué Julien Pain, journaliste à France info, invitant l’animateur à répondre à ses questions dans « une interview sur la désinformation ».

« Juste un mot, populisme. Très fier de faire partie de cette ’honte’. Et non M. Hanouna, vous ne faites pas notre boulot », écrit de son côté Valentin Chatelier, journaliste à France 3 Bourgogne.

0,16 % du PIB de la France

Des réactions politiques ont aussi fusé sur les réseaux depuis la diffusion de l’extrait. Comme vous pouvez le lire dans les Tweet ci-dessous, de nombreux députés, notamment Renaissance, ont rappelé l’intérêt du service public pour la qualité des informations diffusées. À commencer par la patronne des députés macronistes, Aurore Bergé, qui a rappelé à Cyril Hanouna que Touche pas à mon poste avait d’abord été diffusé sur le service public, la chaîne France 4 en l’occurrence.

« Et dire que c’est justement sur le service public que Cyril Hanouna a commencé ! », s’est exclamée l’élue des Yvelines. « France Télévisions, Radio France, Arte, l’INA, France Médias Monde, TV5 Monde servent les Français par l’accès libre et gratuit à l’information, la culture et le financement de la création. »

« Plusieurs études montrent que son financement [de l’audiovisuel public] est un gage de bonne santé démocratique », a, quant à elle, expliqué la députée (Nupes) du Val-de-Marne Sophie Taillé-Pollian dans un thread Twitter. L’élue a appuyé son propos en publiant un graphique indiquant que la France est dans « la moyenne » des pays européens en termes de financement de ces médias de service public (France 2, France 3, Arte, France info, France inter...).

Ce coût représentait, en 2021, 0,16 % du PIB de la France, d’après l’Union européenne de radio-télévision (EBU). Ce qui classe le pays « loin derrière le Royaume, l’Allemagne, l’Autriche ou encore l’Espagne ».

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