Toussaint : la crémation de plus en plus préférée à l’inhumation, comment ça se passe ?

Le recours à la crémation concernait 1% des Français en 1980, contre 40% en 2021
Le recours à la crémation concernait 1% des Français en 1980, contre 40% en 2021

Depuis quarante ans, les enterrements traditionnels sont de plus en plus délaissés au profit de la crémation. En quoi consiste cette technique funéraire en plein boom ?

La Toussaint, célébrée le 1er Novembre, est l’occasion pour des millions de Français d’aller se recueillir sur la tombe de leurs proches. Si l’inhumation, ou l’enterrement, était jusque là le rite funéraire le plus choisi en France, cela tend à changer. D’après un rapport du spécialiste des obsèques Roc Eclerc relayé par BFMTV, le recours à la crémation concernait 1% des Français en 1980, contre 40% en 2021. "L’analyse des contrats de prévoyance permet d’ailleurs d’anticiper une accélération de la tendance, avec un taux qui devrait atteindre les 73% à l’horizon 2045", précise le document.

"Recul du fait religieux", "assouplissement des interdits confessionnels" et "lien avec la nature" viennent expliquer cette évolution. Le prix moins élevé de la crémation est également une raison qui pousse les Français à privilégier cette technique funéraire. Cette dernière donnée pourrait cependant être remise en cause par l’augmentation du prix du gaz.

Comment se déroule la crémation en pratique ?

La crémation consiste à brûler et réduire en cendres le corps d’une personne décédée. "Elle est réalisée dans un crématorium dans un délai de 6 jours au plus après le décès, sauf exceptions", précise le site officiel de l’administration française, Service-Public.fr.

La mise en bière est obligatoire au préalable. Les pompes funèbres placent ainsi le corps du défunt dans un cercueil, avant sa fermeture puis la levée du corps. Le cercueil est ensuite placé dans un four chauffé à 800 degrés. La forte chaleur, maintenue par des brûleurs à gaz, provoque la combustion du cercueil, puis du corps. Il n'y a pas de flammes.

"La crémation permet de brûler le corps mais il reste des calcius, la partie calcaire des os, explique à Médisite Michaud Nérard, directeur général des Services funéraires de Paris. Cependant, un décret de 1976 oblige à rendre à la famille une poudre fine. Il faut donc pulvériser les cendres avec un pulvérisateur." La crémation dure en moyenne 1h30. Les cendres sont ensuite disposées dans une urne qui sera remise à la famille.

Quid des prothèses dentaires et métaux précieux ?

Si la personne décédée était porteuse d'une prothèse fonctionnant avec une pile (pacemaker, défibrillateur…), un médecin ou un thanatopracteur la retire avant la crémation pour éviter tout risque d’explosion.

Les autres prothèses, dentaires ou de hanche par exemple, qui n’ont pas pu être brûlées ne sont pas remises à la famille, mais à une société spécialisée chargée de les traiter et de les recycler. Or, titane, cobalt, aluminium, cuivre… "près de 50 tonnes de métaux sont collectés par cette filière chaque année en France", estime Ça m’intéresse. Ces métaux sont ensuite revendus à l'industrie, généralement automobile ou aéronautique.

Que deviennent les cendres du défunt ?

Après la crémation, l'urne contenant les cendres peut être gardée au crématorium pendant 1 an au maximum. Ensuite, si les proches du défunt n'ont pas pris de décision, les cendres sont dispersées dans le cimetière de la commune du lieu de décès ou un site cinéraire.

Les cendres peuvent être dispersées en pleine nature. Une déclaration à la mairie du lieu de naissance du défunt est alors obligatoire. La dispersion est autorisée en pleine mer ou dans une forêt, un bois ou un champ appartenant à une personne privée, avec son accord.

En revanche, elle est interdite sur la voie publique ou dans un lieu public comme un stade ou un parc et dans les cours d’eau (rivière, fleuve…). L’urne peut également être inhumée dans une propriété privée ou dans un cimetière, dans le caveau familial par exemple.

VIDÉO - Près d'Angers, aux Arbres de mémoire, les cendres des défunts déposées dans les racines des arbres