TousAntiCovid sert-elle encore à quelque chose ?

Une photo pris le 28 octobre 2020 et montrant l'application TousAntiCovid sur un smartphone (Photo LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images)
LIONEL BONAVENTURE via Getty Images Une photo pris le 28 octobre 2020 et montrant l'application TousAntiCovid sur un smartphone (Photo LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images)

LIONEL BONAVENTURE via Getty Images

Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire, est-il encore bien utile de conserver l’application TousAntiCovid sur son smartphone ?

SANTÉ - Le couteau suisse du gouvernement contre le Covid-19 s’est-il émoussé ? Après plus de deux ans, l’état d’urgence sanitaire en vigueur en France a pris le fin le 1er août. Une sortie du dispositif juridique exceptionnel qui n’est pas sans soulever des questions autour des habitudes prises depuis le début de la pandémie de Covid-19.

À l’instar des gestes barrières, l’application StopCovid, rebaptisée par la suite TousAntiCovid s’était rapidement taillée une part de choix dans le quotidien des Français, après son lancement le 2 juin 2020. Malgré des chiffres records de téléchargement sur smartphone (la 5e application mobile la plus utilisée en France en 2021) et une évolution de son utilisation au fil des mois, TousAntiCovid est-elle encore utile après la fin de l’état d’urgence sanitaire ?

Relancer l’application quand le risque épidémique augmente

D’abord présentée comme une application de traçage, TousAntiCovid s’est rapidement transformée en appli multitâche en période de pandémie, avec l’ajout de nouvelles informations sur l’évolution de la situation épidémique, du stockage des certificats de test, d’attestation de vaccination et du pass sanitaire.

Un temps indispensable, l’application est vite retombée dans l’oubli, grâce à l’amélioration globale de la situation en France. D’autant plus qu’un avis publié le 4 juillet par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), basé sur un rapport d’évaluation de l’application par le gouvernement en février 2022, met à mal à son utilité dans la durée.

Outre une « utilité marginale » du dispositif de contact tracing soulignée par la CNIL, l’institution recommande « que les utilisateurs ne soient incités à activer la fonctionnalité de contact tracing que durant les périodes de circulation active du virus » tout en rappelant que l’usage de TousAntiCovid « doit être limité à la durée strictement nécessaire à la réponse à une situation sanitaire exceptionnelle ». Un avis également partagé par le ministère de la Santé et de la Prévention.

La CNIL note surtout le manque de « modification substantielle » de l’application dont le nombre de mises à jour ces derniers mois s’est fait de plus en plus rare, rendant TousAntiCovid pratiquement obsolète. Le pass sanitaire ayant définitivement pris fin le 1er août, l’utilité de l’application prend un nouveau coup dans l’aile.

« Un geste barrière supplémentaire »

Entre l’obsolescence et le manque d’améliorations de l’application, que peuvent avancer les défenseurs du dispositif pour convaincre de ne pas désinstaller purement et simplement TousAntiCovid.

Pour répondre, la Direction générale de la Santé (DGS) explique au HuffPost que malgré « un usage en décroissance en 2022, comme attendu », 18 millions d’utilisateurs uniques ont quand même ouvert l’application au moins une fois au cours des 28 derniers jours.

A person holds a smartphone showing the new

DAMIEN MEYER / AFP

La CNIL, comme le ministère de la Santé, recommande d’activer le Bluetooth sur l’application en cas de période de circulation active du virus.

La direction ministérielle rappelle aussi que « TousAntiCovid est un geste barrière supplémentaire que l’on active dans tous les moments où on doit redoubler de vigilance, c’est aussi une participation à une lutte citoyenne et collective contre la propagation du virus ».

Pour défendre l’application, la DGS ajoute que TousAntiCovid reste à ce jour « un centre de ressources informatives et pratiques sur le coronavirus » sur lequel se trouvent notamment « les recommandations du ministère de la Santé et de la Prévention en cas de contact à risque détecté », et ce, quel que soit le contexte épidémiologique.

Un centre de stockage des justificatifs sanitaires

Malgré sa relative désuétude, l’application permet toujours de trouver des informations sur son éligibilité à la vaccination et de stocker localement ses justificatifs sanitaires (attestation de vaccination, certificat de test négatif ou de rétablissement), l’argument majeur du ministère de la Santé. « En stockant ses certificats, l’utilisateur peut recevoir des notifications quand un rappel vaccinal est nécessaire » (via le Carnet « Intelligent »), souligne la Direction générale de la Santé.

D’ailleurs, la possibilité de stocker ses justificatifs sanitaires répond aux exigences du règlement UE en termes de génération et de mise à disposition de certificats. « À ce titre, la CNIL, dans sa délibération du 21 juillet, a estimé que ’la prolongation de la fonctionnalité Carnet paraît justifiée’ », note aussi la DRS auprès du HuffPost, un argument de plus en faveur de l’application.

Et si elle concède que « l’application repose strictement sur le volontariat » et qu’elle ne sera donc jamais obligatoire, dans de rares cas, TousAntiCovid reste essentielle, notamment au-delà des frontières de l’Hexagone. « Dans le cadre des déplacements à l’étranger, une attestation de vaccination, un certificat de test négatif ou de rétablissement au format européen peut être demandé à l’entrée du pays. Aussi est-il conseillé de bien conserver ses preuves sanitaires dans le Carnet de TousAntiCovid », averti la DGS. Cette dernière n’oublie pas de mentionner le « format papier », une méthode « à l’ancienne », mais bien évidemment possible pour conserver ses justificatifs sanitaires près de soi et en toutes circonstances.

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