Tournoi des VI Nations féminin: pourquoi cette "finale" France-Angleterre est un évènement

• Parce que les deux équipes sont invaincues et le match déterminera les vainqueures de cette édition 2024

Une finale, une vraie (ou presque). Comme en 2023, 2022 et 2021, le titre va se jouer entre le XV de France et les Red Roses sur la dernière journée de ce Tournoi des VI Nations. Après un mois de compétition, les deux équipes sont invaincues. Les Françaises ont tour à tour dominé l’Irlande (38-17), l’Ecosse (15-5), l’Italie (38-15) puis le pays de Galles (40-0), engrangeant trois bonus offensifs en quatre matchs. De leur côté, les Anglaises ont fait encore mieux avec quatre bonus en quatre rencontres, avec notamment une démonstration le week-end dernier face à l’Irlande (88-10).

En cas de match nul, ce sera donc l’Angleterre (20 points après quatre journées) qui sera sacrée aux dépens des Bleues (19 points). Mais pour les deux équipes, l’objectif est bel et bien de glaner une cinquième victoire en cinq matchs pour s’offrir le fameux Grand Chelem. Les Anglaises y sont habituées, avec quatre sans-faute sur les cinq dernières éditions (2023, 2022, 2020, 2019). Les Françaises, elles, sont à la recherche de leur premier Grand Chelem - et de leur premier titre tout court - depuis 2018.

• Parce que l’Angleterre est la bête noire des Françaises

Sur les quatre dernières éditions, les Bleues ont dû se contenter de la deuxième place de ce Tournoi des VI Nations féminin. À chaque fois, elles ont fini par rendre les armes contre leurs rivales anglaises, meilleures ennemies et véritable bête noire. L’équipe de France féminine n’a plus battu les Red Roses depuis l’édition 2018 du Tournoi des VI Nations (18-17). Depuis, elles ont enchaîné 10 défaites, match amical, Coupe du monde et Tournoi des VI Nations confondus.

"Ce sont des tueuses: quand je les vois jouer, c'est juste sensationnel, chirurgical, millimétré. Tout le monde arrive dans le bon intervalle, bien lancé...", observe Lénaïg Corson, ancienne deuxième ligne (35 ans, 35 sélections entre 2012 et 2021). "C'est une nation qui a été précurseur dans la professionnalisation du championnat féminin", ajoute l’ancienne internationale Marjorie Mayans (53 sélections entre 2011 et 2022).

Deux fois championnes du monde (1994 et 2014), 19 fois vainqueur du Tournoi des VI Nations, vice-championne du monde en titre (2021): au niveau du palmarès, les Anglaises sont bien au-dessus des Françaises, qui n'ont pas été plus loin que la médaille de bronze au Mondial et n'ont remporté "que" six fois les VI nations. "Notre force, c'est de se recentrer sur nous, se dire qu'on est de très bonnes joueuses et qu'on va aller au combat!", a positivé Madoussou Fall, deuxième ligne des Bleues, cette semaine en conférence de presse.

• Parce que le match va battre un record d’affluence

Pour renverser l’ogre anglais, les Bleues pourront notamment compter sur le soutien de leur public. L’année dernière, déjà à l’occasion d’une finale de ce Tournoi des VI Nations entre les deux équipes, elles avaient fini par céder devant 58.000 spectateurs réunis à Twickenham (38-33), record du monde battu pour un match de rugby féminin. Cette fois, c’est un record d’affluence pour un match de rugby féminin en France qui va tomber, avec, selon les chiffres communiqués vendredi, 27.000 billets vendus pour assister à la rencontre au stade Chaban-Delmas (Bordeaux). Le précédent record français avait été établi à Grenoble à l'occasion du match France-pays de Galles du Tournoi des six nations 2023, avec 18.604 spectateurs réunis au Stade des Alpes.

"C'est hyper important pour nous: le public, c'est le seizième homme, et si on peut renverser la tendance de l'an dernier à Twickenham, ça restera gravé dans l'histoire", a clamé Emeline Gros, troisième-ligne du XV de France, cette semaine. Le rugby français n’attend que ça.

Composition du XV de France contre l'Angleterre, ce samedi à 17h45:

Boulard - Grisez, Kondé, Vernier, M. Ménager - (o) Queyroi, (m) Bourdon Sansus - Hermet, R. Ménager, Escudero - Fall, M. Feleu (cap.) - Khalfaoui, Sochat, Deshaye

Remplaçantes: Riffonneau, Mwayembe, Joyeux, T. Feleu, Gros, Chambon, Ciofani, Jacquet

Article original publié sur RMC Sport