Tourisme : la “poule aux œufs d’or” du Portugal

Tel un radeau de pierre, le territoire portugais se détache, sur fond bleu azur, à la une du Jornal i ce mardi 29 août. L’hebdomadaire titre : “Tourisme : la poule aux œufs d’or”. L’illustration du dessinateur Óscar Rocha met en exergue les montagnes d’argent qui s’accumulent dans le sillage des estivants, principalement sur la côte atlantique. Ils ont été quelque 31 millions à transiter par les aéroports portugais rien que lors du premier semestre de cette année, un record.

Aussi le journal lisboète consacre-t-il cette semaine un dossier de 17 pages au tourisme. “Le secteur représente à lui seul 15,8 % du PIB […]. Il est l’un des principaux employeurs du pays et veut continuer à créer des emplois, mais souffre d’un manque de main-d’œuvre.”

Malgré des records d’embauche – près de 320 000 personnes travaillent dans l’hôtellerie et la restauration au Portugal –, 50 000 emplois sont à pourvoir, selon les professionnels du secteur, qui plaident pour que l’État recrute à l’étranger, notamment au sein des pays de langue portugaise.

Une pénurie qui n’affecte pas, pour l’heure, les recettes touristiques, lesquelles se sont élevées à 22 milliards d’euros en 2022, une année “absolument extraordinaire”, selon le ministre préposé au secteur. Les recettes ont même dépassé de 20 % celles de 2019, avant la pandémie de Covid-19.

“Problèmes d’inflation”

“Est-ce vraiment un salut pour l’économie portugaise ?” s’interroge le journal, qui présente “les avantages et les désavantages d’avoir autant de touristes”. D’un côté : des capitaux record, la revitalisation d’espaces abandonnés, une offre culturelle croissante. De l’autre : la crise du logement, la surpopulation dans les transports, la hausse du volume de déchets et l’impact environnemental plus généralement.

“C’est une erreur de baser une économie sur un secteur de services exclusivement centré sur le mouvement des personnes, même s’il est compétitif en termes de prix”, tempère Paulo Rosa, économiste à la Banco Carregosa. Vítor Madeira, analyste pour le courtier XTB, abonde : “Cette richesse est possédée par une très petite tranche de la population, elle accentue les problèmes d’inflation et de logement dans les grands centres urbains et crée de l’emploi précaire. L’État doit donc veiller à ce que cette richesse créée puisse améliorer la qualité de vie des Portugais.”

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